Vie des partis : l’UDPS pour la convocation du dialogue politique

Un revirement inattendu, pourrait-on dire, en considérant la dernière position de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) demandant au président de la République de convoquer en mode urgence un dialogue politique. Et pourtant, il y a peu, ce parti politique de l‘opposition avait décidé de se retirer des tractations préliminaires entreprises avec les délégués du camp présidentiel à Venise (Italie) et à Ibiza (Espagne). Ce retrait avait presque sonné le glas du dialogue vu que le pouvoir avait besoin du quitus de l’UDPS pour crédibiliser son initiative face à un front anti-dialogue qui prenait du relief avec le tandem UNC-MLC. Faute de garantir l’inclusivité à ce dialogue, le pouvoir pouvait néanmoins trouver un réconfort à travers la participation des délégués de l’UDPS.

À en croire certains analystes, le parti d’Étienne Tshisekedi n‘a jamais renoncé au dialogue ni fermé la porte à toute négociation avec les délégués du pouvoir. En témoigne la dernière position de ce parti politique prise à l’issue d’une réunion de sa direction tenue récemment à Bruxelles sous la présidence d’Étienne Tshisekedi en personne. Le secrétaire général Me Bruno Mavungu et son adjoint Bruno Tshibala venus en consultation à Bruxelles auraient pris part à cette réunion, à en croire le président de l‘UDPS/Benelux qui a livré l’information. L’UDPS, a-t-il précisé, s’en est remis au président de la République, Joseph Kabila, parce que c’est à lui, a-t-il dit,  qu'incombe la charge de convoquer ce forum national. Et d’ajouter que « c’est lui qui exerce les plus hautes fonctions de l’État ». À noter que cette position a été prise au lendemain de la rencontre entre Tshisekedi et l’envoyé spécial de Barack Obama pour les Grands lacs, Tom Perriello, qui aurait insisté sur la nécessité de la tenue d’une Concertation nationale censée se pencher sur le processus électoral actuellement en panne.

Plus surprenant est le fait que dans cet appel pressant destiné à Joseph Kabila, l’UDPS réitère son vœu récurrent de voir ce forum se tenir sous la médiation internationale. Et pourtant, l’on sait que cette question avait constitué la pomme de discorde entre les parties jusqu’à faire achopper les discussions, faute de consensus. L’UDPS s’en tenait à une médiation internationale alors que le camp présidentiel la réfutait au motif que le pays est à même de négocier un tel enjeu de manière autonome. Cependant, pour maints observateurs, cet appel au dialogue risque de ne produire aucun effet dès lors que l’UDPS continue de faire une fixation sur une médiation internationale contredisant ainsi la perception du gouvernement à ce sujet.