Exécutif congolais: qui pour le poste de Premier ministre ?

Samedi 7 Novembre 2015 - 12:45

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Quel homme, quelle femme bénéficiera de la confiance du président de la République pour assumer les fonctions de Premier ministre, chef du gouvernement ? La question occupe les conversations dans plusieurs secteurs de la vie nationale au regard de l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution après sa promulgation, le 6 novembre, par le chef de l’Etat.

Si l’on se réfère aux dispositions transitoires et finales de la nouvelle loi fondamentale en son article 244, il est écrit : « les institutions issues de la Constitution du 20 janvier 2002 fonctionnent jusqu’à la mise en place des nouvelles institutions sans pouvoir dépasser, pour les institutions pourvues par voie élective, l’expiration de leur mandat ». Il y a de ce point de vue une nuance pour le gouvernement qui n’est évidemment pas une institution pourvue par voix de scrutin.

Commentant le décret présidentiel du 6 novembre, portant promulgation de la Constitution votée le 25 octobre, le Garde des sceaux, ministre de la Justice, des droits humains et de la réforme de l’Etat, Aimé Emmanuel Yoka expliquait, entre autres, que pour ce qui concerne le gouvernement : « le président de la République peut le changer à tout moment, parce que sa nomination relève de son pouvoir discrétionnaire ». Cela voudrait dire, à peu près, que le chef de l’Etat est libre de changer le gouvernement actuel ou de le garder. Prenons néanmoins l’hypothèse où le président de la République décide de se conformer à la configuration institutionnelle dégagée par la Constitution du 6 novembre en nommant un Premier ministre. À quel profil répondra ce dernier ?

Avouons, d’entrée de jeu, que le choix de cet homme ou de cette femme à qui reviendra la charge de conduire une équipe gouvernementale presque de transition peut s’avérer délicat. Parce que même si la première mission de ce dernier serait d’organiser le processus électoral, tenant compte du contexte actuel caractérisé par des dissensions profondes au sein de la classe politique, ce Premier ministre devra s’entourer d’une équipe solide et cohérente. Il devra aussi disposer de moyens adéquats lui permettant de mener à bien sa mission. C’est souvent en pareil moment que l’on a recours à ce que les politiques appellent « une personnalité respectée ». Ce ne sera pas nécessairement quelqu’un choisi sur la base d’un consensus, mais celui dont la présence inspire confiance et respect en dépit de son appartenance à un parti ou à une organisation de la société civile.

Le président de la République pourrait donc être confronté à deux options : regarder du côté de sa famille politique où il ne manque pas de personnalités à la hauteur. Quitte à mettre en place un gouvernement resserré ou non, d’assise large pour former un important consensus autour de sa volonté d’apaiser le climat politique dans le pays. Les Congolais aspirant par ailleurs au changement, le futur Premier ministre sorti de la famille politique du chef de l’Etat ne sera pas quelqu’un venu d’une autre planète. Mais la bonne réputation ne se dissimule pas, la mauvaise aussi.

L’autre option que prendrait le chef de l’Etat serait de désigner une personnalité « apolitique ». La différence avec le premier serait l’administration de provenance. Expérimenté et moins politicien par habitude, ce pourrait être un technicien reconnu. Les missions avec le premier cité seront les mêmes, à savoir, conduire le processus électoral avec le succès qu’il faut, sans ambition personnelle, de sorte que le champ politique soit occupé par les seuls acteurs à la recherche de suffrages. Il dira « mission accomplie » à la fin de celle-ci, sans en demander plus.

De ces portraits robots qui n’ont rien de magique, mais bien de simples supputations de journaliste, retenons que la période qui suit sera hautement politique et nécessitera des acteurs aguerris de part et d’autre pour faire que les Congolais passent ce cap avec calme et sérénité.

Gankama N'Siah

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