Elections en RCA : l'ex-président François Bozizé dénonce des pressions extérieuresSamedi 12 Décembre 2015 - 13:00 Dans une interview exclusive, le 10 décembre, à Voxafrica, l'ancien président centrafricain, Bozizé, a contesté le rejet de sa candidature à la présidentielle du 27 décembre 2015, dénonçant des pressions extérieures sur les autorités centrafricaines. Dans une décision rendue le 8 décembre, la Cour constitutionnelle centrafricaine a estimé illégale la candidature de l’ex-dirigeant de la RCA de 2003 à 2013. Nonobstant, l’absence de récépissé d’inscription sur la liste électorale, les sages de la haute instance juridictionnelle ont d’abord invoqué à l’appui « l’interdiction pour François Bozizé de se présenter pour un autre mandat, en application de l’article 51 du nouveau code électoral et de l’article 1er alinéa 2 de l’accord de Libreville du 11 janvier 2013, repris dans la charte constitutionnelle de transition du 18 juillet 2013». Un argument rejeté en bloc par l’ex-général président sous sanction des Nations unies depuis mai 2014, avec interdiction de voyager et gel des avoirs. « La décision de la Cour constitutionnelle, je le sais, a été prise sous l’effet des pressions extérieures. », a déclaré l’ex-président, Bozizé. A en croire, le leader du KNK (au pouvoir de 2003-2013), la décision ne permettra pas d’assurer la démocratie, la liberté et la paix dans le pays. « Le combat se poursuivra… » Depuis sa chute en mars 2013, la Centrafrique a basculé dans le chaos marqué par des affrontements intercommunautaires entre Chrétiens et Musulmans du pays. Bozizé est soupçonné d’être le mentor des anti-balaka, une milice chrétienne composée en majorité des anciens gardes rapprochés du président déchu. Malgré, les sanctions onusiennes, l’ex-président circule librement dans certains Etats, suscitant l’indignation de la communauté internationale et des ONG des droits de l’Homme. Il a tenté, par deux fois, de prendre le pouvoir par la force (en décembre 2013 et septembre 2015), selon les autorités de la Transition. Dans la même interview avec nos confrères de Voxafrica, il conclut : « le combat se poursuivra avec le peuple centrafricain pour la paix et la démocratie véritables », a-t-il menacé. Cette déclaration est susceptible de diverses interprétations. A Bangui, à l’annonce de l’invalidation de sa candidature, des hommes en armes acquis à sa cause sont sortis dans les rues, mais ils ont été rapidement dispersés par les soldats onusiens. Arrivé au pouvoir à la merci d’un coup d’Etat militaire ayant renversé le feu président Ange-Félix Patassé, le 15 mars 2003, Bozizé a bénéficié de nombreux soutiens notamment dans la sous-région. Il n’était pas à sa première tentative. Plusieurs tentatives de putsch depuis les années 80 Ancien bras droit de l’empereur Jean-Bedel Bokassa, puis ministre de la Défense sous David Dacko, François Bozizé a tenté en 1982 de renverser le régime militaire du général André Kolingba. Lors d'un autre coup d'État manqué en mai 2001 contre Ange-Félix Patassé, Bozizé est accusé par l'entourage du président. On lui reproche une participation à cette tentative de renversement ou tout du moins un certain laisser-faire. En octobre 2002, grâce au soutien du Tchad, il entre à Bangui avec ses troupes pour un énième coup d’Etat, mais sans succès. Fiacre Kombo Légendes et crédits photo :L'ex-président François Bozizé Notification:Non |