Burundi : inquiète, la communauté internationale appelle à un dialogue inclusifMardi 15 Décembre 2015 - 13:00 Après les affrontements sanglants de la semaine dernière ayant fait près de 100 morts, l’ONU, l’Union africaine et l’Union européenne demandent l’ouverture d’un dialogue sous l’égide de la médiation ougandaise. La recrudescence de la violence à Bujumbura semble préoccuper l’ensemble de la communauté internationale. Depuis les évènements des 11 et 12 décembre, les plus graves depuis le coup d’Etat manqué du mois de mai, le ton monte du côté des Nations unies (ONU). Une résolution de cette institution sera débattue jeudi, lors d'une session extraordinaire du Conseil à Genève, saisie par les Etats-Unis pour examiner la situation au Burundi. Le Conseil de sécurité entend lancer une enquête internationale afin de faire la lumière sur de possibles violations des droits de l’Homme commises dans ce pays. En attendant, l’heure est au dialogue. A l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE, tenue le lundi dernier à Bruxelles, les décideurs européens ont insisté sur la nécessité de relancer la médiation africaine conduite par le président ougandais, Yoweri Museveni. Le processus implique le financement et des exigences politiques notamment la participation de l’opposition en exil et le choix du lieu de la rencontre. « …Nous sommes en contact avec la direction de l’Union africaine pour faciliter le dialogue au Burundi mené par la région elle-même et nous prévoyons aussi un support financier pour soutenir ce dialogue afin qu’il commence immédiatement et c’est urgent parce que nous devons mettre un terme à la violence », a confié lundi la Haute représentante pour la politique étrangère de l’UE, Federica Mogherini. Par ailleurs, la communauté internationale entrevoie la possibilité de déployer des forces internationales de maintien de la paix dans le pays : le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders a, au cours de la réunion de lundi, plaidé pour le déploiement rapide d'une force régionale au Burundi. Dans un récent communiqué, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, ayant condamné des « actes susceptibles de déstabiliser davantage le Burundi », a lui aussi évoqué cette issue. Le 12 novembre, le Conseil de sécurité a adopté une résolution autorisant l'ONU à déployer éventuellement des Casques bleus. Depuis le début des troubles, plusieurs centaines de personnes ont été tuées et plus de 200.000 personnes ont fui le pays, selon les ONG humanitaires. Les violences quasi-quotidiennes attribuées à la police, aux partisans du pouvoir ou à ses adversaires, peuvent déboucher à une guerre civile similaire à celle qu’avait connue le pays entre 1993 et 2006. Déjà, dans un communiqué, le département d'Etat américain a ordonné aux personnels américains non indispensables et à leurs familles de quitter le pays. Quelques jours auparavant, l'UE avait décidé d'évacuer les familles et certains personnels de sa délégation au Burundi et la Belgique avait conseillé à ses ressortissants de partir. Fiacre Kombo Notification:Non |