Doing Business 2014 : la RDC conserve la 183e place

Dans les milieux des experts, l’on a fait état du coup dur porté par la baisse de trente-quatre places de l’indicateur « création d’entreprise ». Ainsi l’on n’exclut pas que les enquêteurs de la Banque mondiale (BM) n’ont pas eu l’opportunité de réunir les informations nécessaires sur les réformes touchant spécifiquement cet indicateur dont la plus importante serait à n’en point douter la création d’un guichet unique de création d’entreprise pour réduire les formalités et baisser les coûts. Une déclaration plus officielle du gouvernement est attendue, et l'on annonce même un point de presse du ministre du Plan, Célestin Vunabandi, sur ce rapport 2014 auquel il faut le rappeler, le pays espérait des changements majeurs au regard des réformes importantes réalisées.

Le rapport 2014 a pris en compte les réformes initiées par les États à travers le monde dans la période comprise entre le 1er juin 2012 et le 31 mai 2013. Comme prévu, les indicateurs ont plutôt bien évolué dans certains secteurs. En effet, la réforme visant l’adhésion de la RDC à l’Ohada devait théoriquement avoir des effets sur cinq indicateurs. Si le pays a reculé sur la « création d’entreprise », son indicateur relatif à l’obtention des prêts a avancé de dix-huit places. Quant au reste des indicateurs influencés par l’Ohada, il y a le règlement de l’insolvabilité (pas de changement, 167e place), la protection des investisseurs (147e, + 9 places), et l’exécution des contrats (177e p, - 1 place).

Au-delà, il y a un autre élément majeur à prendre en compte dans l’analyse du rapport 2014. En effet, l’évolution des indicateurs ne peut mettre de côté le contexte global, car certains pays ont fait des réformes peut-être à un rythme plus accéléré que la RDC. En Afrique, le Burundi, la Côte d’Ivoire et le Rwanda sont classés parmi les économies de l’Afrique subsaharienne qui ont le plus amélioré la réglementation des affaires. Au total, pour l’ensemble de la région, les enquêteurs ont enregistré au moins soixante-six réformes durant la dernière année. Sur une période plus longue, remontant jusqu’en 2009, neuf pays sur la vingtaine examinée proviennent de l’Afrique subsaharienne, en l’occurrence le Burundi, la Sierra Leone, la Guinée Bissau, le Rwanda, le Togo, le Bénin, le Libéria, la Côte d’Ivoire et la Guinée. Cette poussée africaine est saluée par la Banque mondiale. « En 2012-13, plus du double des économies de la région ont effectué des réformes comparativement à 2005 », a déclaré Augusto Lopez-Claros, directeur de l’Unité de recherche sur les indicateurs et analyse du Groupe de la Banque mondiale. Quant aux innovations contenues dans ce rapport, l’on a cité, par exemple, l’évaluation des règlementations liées à l’environnement des affaires dans le Soudan du Sud. Si les pays africains cités passent pour les plus réformateurs de la région, il leur faut encore fournir d’intenses efforts pour passer dans la première moitié du classement.

Domaines/Classement/Variation

Création d'entreprise                                   185e place (-34)

Octroi de permis de construire                        90e place (-5)

Raccordement à l'électricité                          142e place (-2)

Transfert de propriété                                   133e place (-6)

Obtention des prêts                                    159e place (+18)

Protection des investisseurs                        147e place (+9)

Paiement des impôts                                   176e place (-2)

Commerce transfrontalier                           171e place (+1)

Exécution des contrats                                177e place (-1)

Règlement de l'insolvabilité                         167e place (aucun changement)