Somalie: l’UE entend réduire le financement de l’AMISOMMercredi 2 Mars 2016 - 17:30 Depuis quelque temps, les dirigeants des pays contributeurs de la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom) pressent l’Union européenne de mettre la main au portefeuille, mais Bruxelles ne veut plus faire davantage. Les 28 envisagent cette fois de revoir à la baisse leurs financements pour la force internationale en Somalie. Les Européens qui souhaitent réduire le financement de l’Amisom font valoir que le Fonds de soutien à la paix pour l’Afrique a déjà versé à cette mission de paix plus d’un milliard d’euros depuis neuf ans. Ce qui fait que l’Union européenne n’a plus les moyens d’assurer ses besoins sans cesse-croissant pour cette force africaine. Concrètement, l’Amisom accapare 85% du Fonds de soutien à la paix en Afrique, alors que l’Union européenne finance aussi des missions internationales au Soudan du Sud, en Guinée-Bissau et en Afrique de l’Ouest, où une force régionale fait la guerre contre Boko Haram. Eu égard à tout cela, la Commission européenne estime qu’il est grand temps que l’organisation panafricaine trouve d’autres sources de financement. Devant cette situation, tous les regards sont actuellement tournés vers l’ONU, qui n’a pas l’habitude de mettre la main au portefeuille pour des missions qu’elle n’a pas elle-même créées. Pourtant, les dirigeants africains s’étaient engagés, en juillet dernier, au sommet de l’UA à Johannesburg, à assumer 25% des coûts des missions de paix et sécurité dans leur continent. Déployée en Somalie depuis neuf ans, l’Amisom, une force de l’Union africaine, est financée presque entièrement par la Commission européenne, qui a décidé de réduire de 20% le salaire versé aux 22 000 soldats et policiers qui tiennent tête aux islamistes shebabs tant à Mogadiscio, la capitale qu’à l’intérieur du pays. Une fois le financement de l’UE réduit, cette mesure devrait affecter des militaires qui touchent actuellement environ mille dollars par mois. La solde ne leur est pas versée directement par la Commission européenne, mais par l’intermédiaire des gouvernements nationaux qui prélèvent au passage 20% pour des « raisons administratives ». Réagissant à l’initiative de l’UE de vouloir revoir à la baisse le financement de l’Amisom, le président kényan, Uhuru Kenyatta s’est dit découragé, soulignant que l’Afrique payait «par le sang et dans sa chair la facture de la stabilisation de la Somalie». Ce que ne conteste nullement la Commission européenne, qui voudrait toutefois voir l’Amisom diversifier ses sources de financement. Nestor N'Gampoula Notification:Non |