Cabinda : le MRPCS réclame la libération des défenseurs des droits de l’homme arrêtés depuis une année

Jeudi 3 Mars 2016 - 18:25

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Pour ce mouvement, ces Cabindais qui totaliseront, le 14 mars, une année de détention, n’ont commis aucune infraction parce qu’ils ont abandonné leur marche, conformément à la décision des autorités, alors que la revendication qu’ils ont voulu faire était conforme à la loi.

 

Dans un document envoyé le 3 mars à la communauté internationale, le Mouvement pour la reconnaissance du peuple cabindais et pour sa souveraineté (MRPCS) a réclamé la libération d’un groupe de Cabindais, défenseurs des droits de l’homme, arrêtés depuis une année déjà, ainsi que des pressions sur le gouvernement angolais pour changer sa politique de gestion de cette enclave.

Dans cette liste de personnes arrêtées il y a, selon ce mouvement, le président du Conseil provincial de Barreau du Cabinda, Arao Tempo, MM. Marcos Mavungo, Manuel Biongo, Gabriel Bilongo et Simao Manuel Buinge.

Le MRPCS a, en effet, noté que, ces Cabindais, dans le cadre de leur mission de défenseur de droits de l’homme, ont décidé d’organiser une marche « pour attirer l’attention du gouvernement angolais sur ce qui se passait au Cabinda », notamment « les souffrances atroces, les injustices persistantes et chroniques, les violations sans retenues des droits et libertés du peuple cabindais et l’oppression profonde sous laquelle le peuple cabindais croupie » car, persuadés que le Cabinda déconnecté de l’Angola avec lequel ils sont séparés par la RDC, les autorités de Luanda sont sous informées du vécu quotidien du Peuple Cabindais.

Dans ce document, ce mouvement a rappelé que la marche était un droit reconnu par la Constitution angolaise « pourvu qu’elle soit autorisée ». Expliquant la démarche qui a prévalue à la tenue de cette activité, le MRPCS a noté qu’une demande d’autorisation de la marche avait été bel et bien déposée auprès du gouverneur provincial du Cabinda pour début mars 2015. « Trois jours avant le jour prévu, la marche a été refusée par le gouvernement provincial sur ordre d’une délégation du gouvernement angolais venu expressément de Luanda au Cabinda pour cela et la ville du Cabinda a été inondée par des policiers, militaires et agents de sécurité », a regretté ce mouvement qui lutte pour l’indépendance de cette enclave. À l’en croire, malgré la consternation, les organisateurs et le peuple se sont soumis a la décision des autorités angolaises. Mais le MRPCS trouve curieux que les organisateurs aient été arrêtés individuellement, chacun de son coté. « L’arrestation de Me Arao Tempo a été dramatique. N’eût été la présence des témoins, nous l’aurons perdu pour toujours. Par contre, M. Marcos Mavungo a été arrêté a l’Église catholique où il était en prière », a expliqué ce document signé par le chargé des relations extérieures du MRPCS, JP Laranja.

Une intervention salutaire de la communauté internationale

Selon le MRPCS, si toutes les arrêtées ont été condamnées par le tribunal a six ans d’emprisonnement, le président du Conseil provincial de Barreau du Cabinda, Me Arao Tempo, a bénéficié d’une libération conditionnelle grâce aux différentes interventions et pressions auprès du gouvernement angolais. Ce mouvement note, toutefois, qu’une note du procureur lui interdit de quitter le territoire du Cabinda. Cependant, a souligné le MRPCS, lui et M. Marcos Mavungo ont besoin des soins spécialisés que l’Angolais ne peut pas dispenser.

Pour ce mouvement, le comportement du gouvernement angolais dans cette affaire montre qu’il est à l’origine ou il est commanditaire des souffrances du peuple cabindais, des violations des droits et libertés du peuple cabindais, des injustices infligées à ce peuple et de l’oppression dans laquelle ce peuple est plongé. « C’est pourquoi il n’a pas besoin qu’une marche attire son attention, craignant au contraire que le monde soit au courant de la situation dans laquelle il a plongé le Cabinda et son Peuple. Et même, pour raison d’intimidation, de nombreux Cabindais ont étaient arrêtés puis relâchés. C'est le cas, entre autres, du révérend pasteur Anacleto, qui est considéré comme trop proche de Me Arao Tempo », a noté le MRPCS.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

La situation du Cabinda dans la carte

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