Exposition : les instruments de musique traditionnelle du Congo à l’honneur à l’IFC

Le vernissage, a indiqué la directrice Fabienne Bidou, est aussi tout à fait dans l’axe de leurs responsabilités en termes de coopération culturelle avec le Congo. Montée avec le soutien spécifique de Total E & P Congo, cette exposition est constituée d’une cinquantaine de pièces de différentes ethnies historiques du pays. Il s'agit notament des tambours, des instruments à vent ou à cordes relevant de l’époque précoloniale. Celles-ci viennent du musée national, du musée de Diosso et de la galerie MAK RD qui ont bien voulu les prêter à l’IFC. « l’IFC est un espace dédié aux expressions culturelles sur toutes ses formes dont celle du spectacle vivant, de la danse et de la musique. C'était vraiment important pour nous de pouvoir faire un écho aussi sur l’aspect patrimoine et exposition», a confié Fabienne Bidou.

L’exposition compte plusieurs pièces rares dont certaines sont assez monumentales comme le long tam-tam d’environ trois mètres avec une double peau. Il y a aussi des balafons, des sanzas et autres instruments de formes impressionnantes. «C’est très émouvant de les regarder et d’imaginer ce qu’ils ont transmis de génération en génération, d’histoire, d’émotion, de fonction car historiquement chaque instrument avait une  fonction.  C'est vrai que la dimension artistique de ces instruments est arrivé beaucoup plus tardivement avec la modernité, avec le fait qu’un moment donné leur production s’est émancipée de la fonction pour devenir un élément du langage artistique. Mais c’est vraiment important de faire ce cheminement», a expliqué la directrice de l'IFC.

Ces instruments exposés avaient diverses fonctions : appeler le chef du village, guérir, chanter les louanges d’un chef, prévenir d’un danger, régler les conflits, chasser les mauvais esprits. Les résultats de l'exposition s'annoncent déjà satisfaisants pour Fabienne Bidou: «Nous sommes contents des résultats. On commence à avoir du public. C’est le premier jour de l’exposition, on a déjà des gens qui viennent  et qui s’intéressent»,  a déclaré Fabienne Bidou, très satisfaite le 23 avril. Pour bon nombre de visiteurs, ces instruments sont une véritable découverte. L’exposition a révélé que ce patrimoine est encore très mal connu des Congolais. Pour la directrice de l'IFC, il est important de remédier à ce fait : «Cela montre finalement qu’il y a un vrai travail à faire. Il faut rappeler notamment aux plus jeunes la richesse des cultures du Congo, son histoire et qu' avant les temps douloureux de la colonisation, il y avait d’autres regroupements culturels dans ce pays que les frontières qu’on connaît aujourd’hui.»