Migrants : la commune de Vienne a accepté d’accueillir des réfugiés

Samedi 15 Octobre 2016 - 13:30

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De source de France Télévisions, on apprend que depuis le 5 juin, des demandeurs d’asile soudanais et afghans habitent dans les anciens logements des gendarmes de Naintré, près de Châtellerault. La cohabitation avec les habitants se passe bien, indique-t-on.

Immeuble abritant les migrants depuis le 5 juin 2016 à Naintré en FranceSelon le reportage de France Info, à la différence d'autres communes où l'accueil des migrants crée des tensions, l'expérience se déroule ici dans une relative quiétude. La commune de Vienne est d'ailleurs la seule circonscription à avoir été volontaire pour l'accueil des migrants. "On s'est proposé spontanément, raconte la maire Christine Piaulet. Nous sommes sur un registre humanitaire. On voulait aider. Ils sont humains et ce sont nos valeurs, nous les avons défendues pendant la campagne. Et tant pis si on n'est pas réélu en 2020 !"

Dans cette ville où le Front national a recueilli 34% des suffrages aux dernières régionales, l'arrivée des 25 Soudanais et Afghans, en juin, a suscité la méfiance de certains. "Il faut être honnête : certains disaient que cela faisait 'beaucoup de Noirs' pour Naintré", reconnaît une des bénévoles. Mais la mairie, qui reçoit 2 000 euros de loyer par mois grâce à cette installation, n'a pas laissé de tribune aux critiques.

Cela fait quatre mois que ces 25 Soudanais et Afghans cohabitent ensemble dans cet immeuble de trois étages, dressé au milieu d'un quartier pavillonnaire de cette ville de 5 900 habitants située près de Châtellerault. Les anciens logements de fonction des gendarmes, voués à la démolition, ont été reconvertis en centre d'accueil et d'orientation (CAO) après l'appel du gouvernement aux logements vacants, lancé à l'automne 2015.

Si la mairie était candidate à l'accueil, elle a tout de même été prise de court quand les 25 migrants ont débarqué en bus, début juin. Heureusement pour les élus, une répétition avait eu lieu en novembre, à l'occasion de l'arrivée de cinq Irakiens à Naintré. En 48 heures, il avait fallu tout organiser afin de les accueillir dans de bonnes conditions. Même les élus avaient mis la main à la pâte pour nettoyer les chambres vides et donner quelques meubles.

"Ensuite, on a passé un appel dans le journal pour trouver des bénévoles. Une douzaine de personnes se sont tout de suite portées volontaires", se souvient Christine Piaulet, la maire socialiste de la ville. L'expérience a servi de test. Au fil des mois, le réseau de volontaires s'est étoffé, Emmaüs et le Secours populaire ont proposé leur aide et, quand les 25 hommes sont arrivés de la "jungle" de Calais et du camp parisien de La Chapelle, tout s'est mis en place du jour au lendemain.

La plupart des nouveaux venus ne se connaissaient pas avant d'arriver à Naintré. Tous ces hommes, âgés de 20 à 42 ans, ont en commun d'avoir fui une vie de guerre pour tenter de trouver la sécurité. Mais les horizons sont divers : dans l'immeuble, des étudiants, un reporter-cameraman, un agent immobilier ou encore d'anciens militaires doivent désormais vivre ensemble. Ils se partagent quatre appartements, composés chacun de trois chambres.

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo :Immeuble abritant les migrants depuis le 5 juin 2016 à Naintré en France Crédit photo : Julie Rasplus /France Télévisions

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