![]() Discours sur l’état de la nation. Joseph Kabila : « La Constitution sera toujours respectée dans toutes ses dispositions »Mardi 15 Novembre 2016 - 17:22 Le président de la République s’est adressé mardi à la nation devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès.
Tout en affirmant que l’alternative comme option de bon sens tel que prôné par cette frange de l'opposition était simplement inacceptable et dont l’effet suicidaire serait de replonger le pays dans le chaos à l’instar d’autres États du continent. Et d’ailleurs, Joseph Kabila a tranché sèchement. « Soucieux de ma responsabilité de garant du fonctionnement des institutions, je ne peux permettre que la RDC soit prise en otage par une frange de sa classe politique », a-t-il déclaré sous un flot d’applaudissements. Une situation qui, pense-t-il, est susceptible de créer une instabilité dans le pays avec comme conséquence de retarder l’organisation des échéances électorales. À ce propos, il a invité la classe politique congolaise à se préparer activement pour aller à la rencontre du souverain primaire, d’autant plus que le fichier électoral en cours d’élaboration sera fin prêt dans quelques mois pour donner lieu à la convocation du scrutin. Non à l’instrumentalisation des jeunes Sur la même lancée, Joseph Kabila a indiqué qu’au plan institutionnel, l’un des défis à surmonter est la consolidation de la jeune démocratie congolaise censée se départir du vieux démon tendant à consacrer le raccourci dans la prise du pouvoir d’État par la force ou par toute autre voie anticonstitutionnelle et non démocratique. Il a insisté sur la préservation des acquis de l’indépendance, de l’unité nationale, de l'intégrité du territoire et, surtout, de la paix chèrement acquise qui, a-t-il dit, « doit être considérée comme un patrimoine commun ». D’où son appel à l‘implication des Congolais pour préserver et consolider cette paix par le respect par tous de la souveraineté populaire matérialisée par l’organisation des élections apaisées avec le peuple comme seul arbitre du jeu démocratique. Il y va de la moralisation de la vie politique et du renouvellement de la classe politique, gage de consolidation de la jeune démocratie congolaise, s'est-il convaincu. Tout en condamnant fermement la violence ayant émaillé les journées des 19 et 20 septembre dernier, le président de la République a déclaré « qu’aucun agenda politique ne saurait justifier la violence ». Et d’ajouter : « Miser sur le sang des Congolais pour accéder au pouvoir est moralement condamnable ». Sur le même ton, il s’est lancé dans un sévère réquisitoire contre une caste politique apôtre des stratégies insurrectionnelles qui exploite à dessein les frustrations des jeunes et des sans-emplois par ailleurs « instrumentalisés par certaines officines étrangères nostalgiques d’un temps révolu ». Sur la même lancée, il a invité les jeunes « à participer massivement aux opérations d’enrôlement en cours afin de se donner le moyen légal de participer à l’avenir de leur pays plutôt que de servir de marchepied à des acteurs politiques ». Tout en félicitant ceux d’entre eux qui ont renoncé à la voie de la violence, le chef de l’État a révélé que des stratégies d’insertion économique au bénéfice des jeunes sont en cours. Joseph Kabila a, par ailleurs, mis une emphase particulière sur la promotion d’une classe moyenne congolaise par le biais de la micro-finance et exhorté les deux chambres législatives à finaliser la procédure d’adoption du projet de loi priorisant les Congolais dans les contrats de sous-traitance dans le secteur minier, agricole et des infrastructures. L’objectif avoué, a-t-il dit, « est de faire du Congolais le premier investisseur dans son pays et de la demande intérieure le moteur de notre économie ». Un accord perfectible Évoquant l’accord politique conclu à la Cité de l’Union africaine qu’il considère aujourd’hui comme « la seule feuille de route mise au point par les Congolais eux-mêmes », Joseph Kabila a salué ses différentes recommandations tout en reconnaissant qu’il n’est pas perfectible. Cet accord, a-t-il déclaré, a l’avantage de fixer les perspectives réalistes et responsables tant pour l’organisation des élections que pour la stabilité des institutions en période pré et post électorale. Et d’inviter ceux qui n’ont pas participé au dialogue à y adhérer en le signant. Dans la foulée, Joseph Kabila a indiqué qu’il va incessamment, sans préciser la date, nommer un nouveau Premier ministre qui aura la charge non seulement d’organiser les élections mais aussi d’œuvrer à l’amélioration du social des populations congolaises. Enfin, parlant de son avenir politique, il a indiqué que la RDC est une démocratie constitutionnelle et que toutes les questions touchant au sort des institutions et de leurs animateurs sont réglées de manière pertinente par la Constitution. « N’ayant jamais été violée, la Constitution sera respectée dans toutes ses dispositions », a-t-il déclaré avant d’ajouter que la préoccupation majeure légitime par ces temps qui courent devrait plutôt se cristalliser autour de l’unique souci de savoir « quel avenir nous voulons offrir au Congo et aux Congolais ». Alain Diasso Légendes et crédits photo :Joseph Kabila devant le Congrès Notification:Non |