Nigéria : vers la fermeture des camps de déplacésJeudi 15 Décembre 2016 - 12:30 Après sept ans de conflit ayant dévasté le nord-est du Nigéria, le gouverneur de l’Etat de Borno, épicentre de l’insurrection islamiste, Kashim Shettima envisage déjà l’après Boko Haram. « Il y a deux ans, Maiduguri (capitale de l'État de Borno) était sur le point de tomber aux mains de Boko Haram. Cette secte islamiste contrôlait 20 des 27 collectivités locales du Borno. Vous n'auriez pas osé aller à 15 km de Maiduguri, sinon vous étiez dans le territoire de Boko Haram. Maintenant Boko Haram a été battu, ils sont chassés de toutes nos communautés, ils n'ont plus la capacité de contrôler des territoires au Nigeria. Il sera bientôt temps pour des centaines de milliers de déplacés de rentrer chez eux », a fait savoir le gouverneur. « Ils lancent des attentats-suicides, mais d'après moi, même les attentats-suicides sont un signe de faiblesse. Je ne nie pas le fait qu'il existe toujours des poches dans l'arrière-pays. Ils sont toujours dans la forêt de Sambisa, mais il y a une opération militaire en cours. Ils sont aussi pourchassés sur les rives du lac Tchad. Je crois que la guerre est finie », a-t-il assuré. Malgré ces efforts, d'énormes défis humanitaires restent à relever. Dans la ville de Maiduguri, qui accueille plus d'un million de déplacés, les ressources manquent cruellement, en particulier l'eau et l'assainissement, les installations hospitalières, même les questions de sécurité alimentaire. « Mon objectif est de fermer tous les camps d'ici à mai 2017. Les camps sont sources de problèmes : mariages précoces, réseaux de prostitution, abus de drogues, gangstérisme... Si nous laissons ces camps s'enraciner, nous aurons un autre Calais sur les bras. Là où les gens ont montré la volonté de rentrer, nous les aiderons à rentrer et à reconstruire leur vie. Nous avons déjà commencé les travaux de reconstruction à Bama et Gwoza », a déclaré Kashim Shettima. La crise a affecté négativement l’économie de cet Etat du nord-est du Nigéria car, la plupart des marchandises qui atteignent le Soudan, la RCA, le Tchad, le Cameroun, transitent par Maiduguri. Le chômage peut ainsi atteindre 35% ou plus. « Nous avons beaucoup de jeunes non qualifiés, qui ont besoin d'acquérir des compétences en plomberie, en menuiserie, en maçonnerie. C'est pourquoi notre programme de reconstruction et de réhabilitation est très actif et nous employons des ressources locales pour reconstruire les communautés détruites par Boko Haram. Nous voulons aussi investir massivement, agressivement, dans l'agriculture », a-t-il indiqué, notant au passage environ 49.000 orphelins. Josiane Mambou Loukoula Notification:Non |