Rome : une conférence pour convaincre des bienfaits de la vaccinationJeudi 15 Décembre 2016 - 18:02 Le débat entre pro et anti-vaccins a pris de l’ampleur ces derniers mois en Italie et dans d’autres pays. Les spécialistes de la question veulent lever le doute. Même dans les médias italiens ces derniers mois, il n’était pas rare de lire les déclarations de médecins affirmant que la vaccination était dangereuse pour la vie des enfants et des adultes. Voyant le danger, alors que se multiplient des cas mortels de méningite et d’autres maladies facilement évitables par la vaccination préventive, le ministère de la Santé a dû taper du poing sur la table. Une loi menace désormais de radiation de l’Ordre, tout médecin professant la non-vaccination au nom de convictions obscurantistes et pseudo-scientifiques. C’est dans ce sens qu’a été organisée jeudi une conférence à Rome pour discuter de l’importance des vaccinations. Sur le thème : « Vaccinations : des mites irrationnels à la réalité scientifique », pédiatres de famille, spécialistes, hygiénistes, infectiologues et assistants sanitaires ont massivement répondu à l’invitation de la WAidid, Association mondiale pour les maladies infectieuses et les désordres immunologiques. L’objectif a été celui de diffuser une communication efficace sur les vaccinations pour contrer la propagande agressive en expansion. Les spécialistes notent que la résistance de certaines familles italiennes à la vaccination a déjà causé des morts de nourrissons et d’enfants. Relayée par quelques médecins récalcitrants et appuyée par le discours de quelques sectes millénaristes, cette résistance gagne du terrain dans de nombreux autres pays également. A titre d’exemple, alors que la poliomyélite est quasiment absente d’Afrique, c’est au Nigéria qu’elle a resurgi de plus belle. Et surtout dans la partie nord de cette fédération où la secte islamiste de Boko Haram a lancé une propagande hostile soutenant que le vaccin faisait partie d’un complot occidental pour stériliser les jeunes filles à leur insu. A Rome jeudi, il a été question d’étudier les implications médico-légales liées à ces résistances et à la gestion des cas cliniques complexes qu’elles induisent. L’Italie constate avec inquiétude une chute de son taux de couverture vaccinale. Le ministère de la Santé affirme que la vaccination contre la polio, le tétanos, la diphtérie ou l’hépatite B a baissé l’an dernier à 93,4%, contre 94,7% les années auparavant. La baisse est encore plus prononcée pour la rougeole. « La baisse de la couverture vaccinale en Italie est une donnée alarmante qui ne peut plus être sous-estimée. Il est fondamental pour les spécialistes et les personnels de santé d’être à même de dépasser les difficultés éventuelles dans leur communication sur l’importance de la vaccination, face à ceux qui entretiennent des doutes à ce sujet. De nombreuses familles semblent avoir oublié les pas en avant accomplis en matière de santé grâce aux vaccinations, mettant en danger la vie de leurs propres enfants », a souligné le Dr Susanna Esposito, pédiatre à Milan et présidente de la WAidid. Lucien Mpama Notification:Non |