Résurgence militaire du M23 : Bertrand Bisimwa contredit Martin Kobler

L’ex-mouvement rebelle, défait en novembre 2013 par les Fardc appuyées par la Brigade spéciale d’intervention de la Monusco, n’avait pas du tout apprécié les propos tenus lundi par le représentant spécial de l’ONU en RDC devant le Conseil de sécurité faisant état d’un processus de régénérescence du M23 en Ituri en province orientale. Le patron de la Monusco avait même allégué que ce groupe armé recrutait de nouveaux éléments, faisant ainsi fi des accords signés à Nairobi où l’option de sa reconversion en parti politique avait été actée. Des informations reprises, par ailleurs, dans le dernier rapport encore confidentiel du groupe d'experts de l'ONU sur la RDC.

Pour le président du M23, Bertrand Bisimwa, de telles allégations sont dénouées de tout fondement. Dans un communiqué portant sa signature, le M23 déclare qu’il tient à respecter ses engagements contenus dans ces accords au terme desquels il a officiellement renoncé à sa rébellion pour s’engager dans un processus de démobilisation de ses combattants, réfugiés au Rwanda et en Ouganda. Le M23 reproche à Martin Kobler d’avoir imputé gratuitement le mouvement sur base des « faits graves et non avérés ». 

S’exprimant à ce sujet, Bertrand Bisimwa a tenu à dédouaner son mouvement de l’opprobre : « Qu’on nous dise là où nous amenons ceux que nous recrutons (…). Nous avons été tous désarmés, cantonnés dans un lieu accessible à tout le monde. Et le nombre de nos militaires est connu de tous », a-t-il déclaré tout en invitant Martin Kobler à apporter les preuves de ses accusations. Il reste convaincu que la Monusco chercherait à se servir du « fantôme » du M23 pour ne pas combattre les dizaines de groupes armés encore présents en RDC dont elle a reçu mission de neutraliser.