Nord-Kivu : Kinshasa accuse le M23 de relancer les hostilitésLundi 15 Juillet 2013 - 16:30 Pour le gouvernement, l’initiative de la reprise des affrontements dans cette partie du territoire est le fait du M23 qui a attaqué, le 14 juillet, les positions des Fardc à Mutaho et Rusayo. Le point de presse, tenu le 15 juillet par le ministre des Médias chargé des relations avec le Parlement et de l’initiation à la nouvelle citoyenneté, visait essentiellement à livrer la perception du gouvernement par rapport aux récentes provocations du M23 soutenu par l’armée rwandaise. Au moment où des efforts sont entrepris au niveau régional pour tenter de ramener la paix à l’est de la RDC en proie à une instabilité devenue chronique, les rebelles du M23 ont, pour la énième fois, attaqué les positions des Fardc à Mutaho et Rusayo, des localités situées à 12 km au nord-ouest de Goma. C’était dimanche en début d’après-midi. Faisant l’économie des affrontements qui en ont résulté du fait de la réplique des Fardc réservée aux assaillants, Lambert Mende a indiqué que « 120 éléments des forces négatives assaillantes ont été tués et une douzaine d’entre eux capturés par les forces loyalistes ». Et le ministre d’ajouter que dans leur progression, les Fardc ont également pu reconquérir quelques positions de l’ennemi qui a fui vers Kilimanyoka à proximité de Kibati. Pour Lambert Mende, ce nouveau développement atteste de la volonté des rebelles du M23 et de leurs parrains à saper tous les efforts de paix afin de perpétuer un état d’instabilité dans l’ex-Kivu. Cette reprise des hostilités sur la ligne de front est le fait du M23 et de ses sponsors dans la région, a assuré le porte-parole du gouvernement qui confirme l’utilisation par les assaillants d’armes lourdes contre les Fardc dont une dizaine d’éléments ont été tués. Un fait confirmé, cependant, par la Monusco. « Ces nouvelles agressions qui attestent pour ceux des nôtres qui ne semblent pas y prêter foi, une menace majeure contre la sécurité et l’intégrité de la RDC donne du sens à l’initiative du président Joseph Kabila de créer un cadre de dialogue avec les concertations nationales », a déclaré le ministre. Cette évolution ne surprend outre mesure lorsqu’on sait que les rebelles du M23 et leurs alliés rwandais renforçaient, depuis peu, leurs positions autour de Kibati non loin de Mutaho, entraînant de nouveaux déplacements de populations. Le porte-parole du gouvernement pense que cette nouvelle escalade de violence était prévisible comme en témoignent quelques faits prémonitoires. Il s’agit, entre autres, de l’asile politique accordé par Kigali « à tous les éléments des forces négatives du M23 qui s’étaient retranchés sur son territoire lors d’affrontements qui les avaient opposés à une autre faction au mois d’avril dernier ». Ce qui est contraire à son engagement à ne pas recevoir sur son territoire des individus auteurs de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité ou sous sanction des Nations unies. À cela s’ajoute la remise en cause par le Rwanda de l’Accord-cadre et de la résolution 2098 du Conseil de sécurité créant la Brigade d’intervention spéciale chargée de traquer les forces négatives dans la région des Grands lacs. Pour Lambert Mende, tout l’argumentaire développé par Kigali pour retarder le déploiement de cette brigade en surfant sur une prétendue coalition Fardc-FDLR, visant un coup d’État contre le régime rwandais, procède d’une désinformation « pour préparer les esprits à l’agression en cours au Nord-Kivu ».
Alain Diasso Légendes et crédits photo :Lambert Mende Omalanga, porte-parole du gouvernement. |