Les ex-travailleurs des entreprises d’État liquidées dénoncent le mépris des autorités gouvernementales face à leur situationVendredi 28 Février 2014 - 19:05 Réunis en assemblée générale le 27 février à la Bourse de travail de Pointe-Noire, les ex travailleurs des entreprises d’Etat liquidées ont demandé au gouvernement de mettre en application la correspondance du président de la République du 29 juin 2013 qui demandait aux ministres concernés de régler définitivement la question relative au paiement de leurs dus. La réunion a été dirigée par Albert Moussounda, président de la coordination locale Albert Moussounda a fait le point de la situation actuelle des ex-travailleurs qui, depuis le 6 novembre, date de la dernière réunion, n’a guère évolué quant à l’irrégularité observée dans le paiement des droits, les mêmes sommes dérisoires étant allouées à chaque paiement partiel, sans oublier les commissions exigées par certains fonctionnaires véreux du ministère des Finances à chaque opération. Face à cette situation qui perdure, la coordination locale a pris l’initiative d’adresser une correspondance à la présidence de la République pour dénoncer le mépris dont ils sont victimes et pour demander réparation. « À ce jour, non seulement le gouvernement n’a pas pris en compte nos revendications et sollicitations, mais nous assistons à des agissements incompréhensibles du ministère des Finances, qui opère des répartitions ségrégationnistes poussant dangereusement les ex-travailleurs non rétribués à la révolte. De nombreuses entreprises attendent depuis plus de vingt ans le paiement de leurs dus. Malheureusement, elles sont marginalisées au profit d’autres, pour lesquelles le règlement s’effectue pourtant sans problème. La misère quotidienne et l’extrême pauvreté ont des limites », a déclaré Albert Moussounda. Les ex-travailleurs des entreprises d’État liquidées mettent en garde tous ceux qui tenteraient de récupérer leur mouvement pour des fins politiques. Ils ont décidé de résoudre leurs problèmes sans vacarme pour prouver leur maturité, a ajouté Albert Moussounda. Une autre réunion des ex-travailleurs est prévue le 3 mars place de la Gare en vue de rencontrer les autorités préfectorales, mais surtout d’exhorter les ex-travailleurs à ne pas rester passifs face à l’injustice. À cette occasion, il sera fait le compte rendu des négociations de la coordination de Brazzaville et des pourparlers récents avec la présidence de la République. Celle-ci avait déjà organisé une assemblée générale en février dernier pour dénoncer les promesses non tenues du gouvernement et dont la déclaration a été lue pendant la réunion de Pointe-Noire. « Réveillons-nous pour faire entendre notre voix. Dans la lutte, il ne faut jamais fléchir. La correspondance du président de la République aux ministres du Travail, des Finances et de la Justice nous donne la volonté de revendiquer nos droits légitimes, mais en sachant garder notre raison », a renchéri Albert Moussounda. Depuis 27 ans, les 12 000 ex-travailleurs — dont 3 000 à Pointe-Noire — ayant exercé dans les 38 sociétés d’État liquidées attendent leurs dus qui s’élèvent à près de 13 milliards FCFA. Ces sociétés sont : Cetrab, les fermes d’Owando, de Dolisie, de Makoua, de Mbé, IAD, Inoni Falaises, la ferme de Kombé, OCB, OCMC, OCT, CEB PK 45, RNTP, SAPM, Sonavi, Sotexco-UTS, OCC, RNPC, Suco, Socavilou, Soforib, Chacona, Station Fruitière de Loudima, CNAPEC, ONACI, SIACIC, LAPCO, Soverco, Sibom, Socorem, STPN, OCV, ONLP, Ofnacom, Cometrab, OGB, Sidetra, Socophar. Hervé Brice Mampouya Légendes et crédits photo :Albert Moussounda, président de la coordination locale des ex-travailleurs des entreprises d’État liquidées (© Adiac). |