![]() Lubumbashi : des poursuites réclamées contre le général Mushimba et la sénatrice Francine MuyumbaJeudi 9 Mai 2019 - 18:36 Des organisations non gouvernementales de défense des droits de l'homme souhaitent voir les deux personnalités répondre des actes de tortures, d’incitation des militaires à commettre des actes contraires à leurs devoirs, de séquestration des militaires, d’arrestation arbitraire et de détention illégale, mis à leur charge.
Dans un appel à agir lancé à partir de la capitale du Haut-Katanga, plus d’une centaine d’organisations de défense des droits de l’Homme, de promotion et de protection des droits de l’homme de la République démocratique du Congo (RDC) et leurs partenaires se sont dits « indignés par les actes de tortures, séquestrations, incitation des militaires à commettre des actes contraires à leur devoir et arrestation arbitraire dont ont fait l’objet deux militaires par la sénatrice Francine Muyumba, en complicité avec le général Mushimba de la deuxième zone de défense des FARDC, du 11 au 16 avril 2019, dans sa résidence de Lubumbashi, située au Quartier Golf , dans la Commune de Lubumbashi ». Elles ont fait savoir, en effet, que la sénatrice Francine Muyumba, en marge de la tenue des élections du gouverneurs et vice-gouverneur du 10 avril dernier, avait sollicité et obtenu de la deuxième zone de défense des Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc), la garde de sa résidence par des militaires, en violation de la décision du Conseil de sécurité du 13 avril, présidé par le président de la République, interdisant la garde des maisons des particuliers par les policiers et les éléments des Fardc. Selon ces organisations, le 11 avril, elle aurait constaté que son sac contenant des biens de valeur avait disparu. Et, deux militaires parmi les six commis à sa garde, soupçonnés d’avoir subtilisé son sac, étaient soumis à la torture par leurs frères d'armes, sur ordre du général Mushimba et de la sénatrice. Ces ONG ont indiqué que ces militaires soupçonnés avoir commis ce forfait ont passé plusieurs jours de séquestration dans la résidence de la sénatrice où il leur a été infligé de graves souffrances, notamment en leur aspergeant de l’essence sur tout leur corps pour être repassés au moyen d’un fer électrique dans l’intention d’obtenir leurs aveux. Selon les cent dix organisations, ces actes ignobles posés sur ordre de la sénatrice et du général Mushimba ont causé des traumatismes physiques et psychologiques à ces deux éléments, jusqu’ à leur transfèrement dans une polyclinique privée de la place pour une prise en charge médicale d’urgence. « Dans une vidéo tournée aux bons soins de la sénatrice Francine et dans le bureau de l’OPJ de la deuxième zone de défense, un des militaires torturés déclare explicitement avoir reçu une punition disciplinaire de ses collègues », ont-elles souligné. Devant ces faits, les défenseurs des droits de l’homme et les organisations signataires de cet appel à agir ont exprimé leur indignation face à ces actes de tortures. Ils accusent la sénatrice et le général de tenter d’étouffer la vérité, en présentant des scénarii des victimes qui louent la bonté de leur bourreau, et d'intimider tous ceux qui dénoncent ces actes criminels. Ils estiment que ces actes de torture et autres crimes qui ternissent l’image des institutions congolaises doivent faire l’objet d’enquêtes indépendantes afin que toute personnalité civile ou militaire impliquée réponde de ses faits devant les juridictions compétentes et indépendantes, garantissant un droit de recours interne disponible, efficace et dans un délai raisonnable au bureau du Sénat. Ces ONG recommandent l’interpellation de la sénatrice incriminée et la levée de ses immunités parlementaires pour permettre à la justice de mener ses enquêtes en toute indépendance, en vue d’honorer l’image de marque de la chambre haute de parlement. L’Auditorat général des Fardc est, quant à lui, appelé à se saisir d’office de cette affaire et de mener les enquêtes indépendantes afin de poursuivre le général Mushimba et la sénatrice Muyumba pour les faits de torture sanctionnés par l’article 48 bis du Code pénal Livre II, ainsi que tous les présumés auteurs des infractions impliquant les militaires dans ladite résidence. La Région militaire de Lubumbashi, pour sa part, est exhortée à interpeller le général Mushimba et d’ouvrir une action disciplinaire contre lui et tous les militaires qui ont commis des fautes disciplinaires tant pour avoir affecté six éléments à la garde de la sénatrice que pour avoir séquestré et torturé les deux militaires jusqu’à monter des scenarii pour couvrir le crime commis contre eux Lucien Dianzenza Notification:Non |