Climat et prévention des conflits : Greta Thunberg et d'autres jeunes activistes méritent le NobelMercredi 2 Octobre 2019 - 13:30 La lauréate du Prix Nobel de la paix 2011, la Libérienne Leymah Gbowee, s’est félicitée de l’engagement croissant de la jeunesse, soulignant que ceux d’entre elle qui réclament des actions pour le climat et le contrôle des armes seraient de bons candidats pour la même distinction en 2019. « Les jeunes bougent pour améliorer le monde », a déclaré la travailleuse sociale qui avait conduit les femmes à défier les chefs de guerre dans son pays pendant le deuxième conflit civil qui s’est terminé en 2003. Leymah Gbowee s’exprimait à Genève, en Suisse, où elle assistait à une conférence sur la gouvernance des armes et la prévention des conflits, à quelques jours de l’annonce par le comité Nobel norvégien des lauréats. L’ancienne lauréate a confié qu’elle « aimerait » voir le prix décerné conjointement à la jeune activiste suédoise pour le climat, Greta Thunberg, et aux partisans du contrôle des armes de « la Marche pour nos vies », aux Etats-Unis. Elle s’est dite émerveillée par la façon dont la jeune suédoise « a fait sensation », poussant des millions de jeunes autour du monde à exiger des actions des politiques et d’autres décideurs contre le désastre climatique. « Elle s’est emparée d’une question mondiale énorme et en a fait un sujet personnel », a relevé l’ancienne Nobel, ajoutant que des activistes pour d’autres causes devraient s’en inspirer. Leymah Gbowee a ajouté : « Jusqu’à ce qu’on personnalise les conversations autour des armes nucléaires et de l’armement, elles resteront des conversations uniquement entre gens en costumes. Mais si vous expliquez l’impact personnel d’une question, les citoyens vont se dresser et le changement alors interviendra ». Agée de 47 ans, la militante libérienne est devenue célèbre après avoir, en 2002, organisé une grève du sexe dans son pays afin de contraindre les hommes à cesser les combats. « Cela ne représentait qu’une toute petite partie des efforts des femmes pour ramener la paix. Mais une fois que nous l’avons annoncée, les médias s’en sont emparés et c’est devenu la meilleure stratégie de communication », a-t-elle confié. Leymah Gbowee a, par ailleurs, exprimé sa reconnaissance au Prix Nobel pour lui avoir fourni une plate-forme afin de continuer de « faire le bien pour l’humanité ». Elle a avoué que ce prix est « accompagné d’un énorme fardeau » qui exige qu’on prenne la parole pour des changements positifs « pas seulement dans son propre pays, mais aussi pour toute l’Afrique et le monde ». Rappelons que Leymah Gbowee avait remporté en 2011 le Prix Nobel de la paix conjointement avec l’ancienne présidente libérienne, Ellen Johnson Sirleaf, et l’activiste yéménite, Tawakkol Karman.
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