Sanzas de Mfoa : le groupe GPY décerne dix-neuf trophées aux meilleurs artistes de 2013

Ouvrant la cérémonie, Beethoven Germain Henri Yombo, promoteur-manager du groupe Germain-Pella-Yombo (GPY), a rappelé que les Sanzas de Mfoa favorisaient l’émulation entre les créateurs congolais dans le domaine des arts et des lettres, distinguant les uns et célébrant les autres. Ils comblent, pour le plus grand bonheur des créateurs et des férus de la culture congolaise, le vide en matière de prix d’encouragement au Congo. C’est cela, la philosophie des Sanzas de Mfoa, les trophées des créateurs. Le promoteur-manager du groupe GPY a profité de l’occasion pour préciser que la huitième édition de « La Nuit du Congo à… » aurait lieu le 31 mai 2014 à Washington DC, aux États-Unis.

Pour sa part, Lydie Pongault s’est dite honorée de parrainer la onzième édition du trophée des créateurs Les Sanzas de Mfoa au nom du chef de l’État Denis Sassou N’Guesso. Elle a rappelé que Beethoven Henri Germain Yombo était un promoteur privé qui, depuis les années 2000, s’employait avec persévérance et brio à rendre hommage aux créateurs, écrivains et artistes congolais. Il est l’architecte du trophée des créateurs, à travers son concept Les Sanzas de Mfoa. « Le groupe Pella Yombo contribue, grâce à ses initiatives, au rayonnement des acteurs du monde culturel congolais au-delà de nos propres frontières. Il mérite notre accompagnement, car rares sont ceux qui, dans notre pays, se sont risqués dans une telle entreprise avec autant de succès. C’est ainsi qu’au nom du président de la République, Denis Sassou N’Guesso, je vous adresse ses félicitations et ses encouragements à poursuivre votre action avec détermination […]. Recevez également l’admiration du président de la République, Denis Sassou N’Guesso, car vos œuvres, primées ou non, vont enrichir assurément notre patrimoine national. »

Lydie Pongault a souligné que l’excellence du travail devait demeurer une exigence de chaque instant afin qu’au-delà de la reconnaissance nationale, vienne le temps de la reconnaissance internationale des œuvres littéraires et artistiques produites au Congo.

Dix-neuf prix décernés dans diverses catégories

Après la remise des enveloppes scellées par la présidente du jury de la onzième édition des Sanzas de Mfoa, le maître de cérémonie, Fortuné Milongo, a procédé à la lecture des noms des lauréats par catégories.

Théâtre : Riri Clo.

Sculpture : Mouanga Nkodia, qui travaille, entre autres, l’ébène, le wengé, le bois gris.

Peinture : École de peinture de Poto-Poto.

Littérature : Albert Emboulou, pour son livre L’Afrique noire n’est pas mal partie, une réflexion sur le devenir du continent.

Cinéma : Amour Sauveur Mimi, qui fait partie du collectif Tozali regroupant une dizaine des réalisateurs congolais et participera, du 23 au 27 avril, au Festival international du film panafricain de Paris.

Mode : Éric Kanga, jeune créateur-styliste et modéliste. Il a apporté des innovations dans les tendances et architectures de scène. Il a participé aux manifestations culturelles de la Francophonie, récemment à Kinshasa.

Après un bref intermède musical par le groupe tradi-moderne Alima Musica, les lauréats de la deuxième série ont été appelés.

Révélation de l’année : la troupe Zacharie théâtre. Les artistes du groupe ont profité de l’occasion pour lancer un appel à l’aide en direction des autorités de la République, des mécènes et hommes de bonne volonté pour financer leur déplacement au Cameroun, où ils sont invités, dont le coût représente 1 500 000 FCFA. Touché par cet appel, le promoteur-manager du groupe Pella Yombo a interrompu la cérémonie en organisant sur le champ une quête spéciale, qui a permis de recueillir la somme de 770 550 FCFA, alors que la directrice générale du Livre et de la lecture publique, Emma Mireille Opa, a promis au groupe deux billets aller-retour Brazzaville-Yaoundé. Remettant les fonds au groupe Zacharie Théâtre, Lydie Pongault a indiqué : « Il est vrai que notre culture souffre énormément aujourd’hui. Je vous remercie tous de cet élan de solidarité : grâce à vous, nous avons pu régler un problème, mais il reste crucial. Ce n’est pas comme ça que nous devons régler les problèmes de la culture. Je pense que c’est un appel qu’on nous lance. Nous devons en tenir compte et je m’engage aujourd’hui à trouver des solutions sur ce type de problèmes. »

Meilleur chroniqueur culturel : Ludovic Abbia, chroniqueur et présentateur des émissions Fiesta Tombola bwaka éloko ya peuple et Pili-Pili sur DRTV et président de l’Association des chroniqueurs et animateurs de musique.

Meilleur promoteur culturel : Letiok Productions.

Meilleur sponsor : société Azur Congo.

Reconnaissance à… : Guy Léon Fylla.

Entre la deuxième et la troisième série de prix, le groupe Kingoli Akoua de Zérino a animé une pause musicale avant que Ludovic Abbia ne prenne la parole pour proposer aux autorités de voter une loi sur la politique culturelle, concluant en paraphrasant le philosophe Nietzsche : « Sans la musique, la vie serait une grave erreur. »

Meilleur orchestre de musique religieuse : Les Rochers des âges de la sœur Belle Agniélé.

Meilleure chanson de musique religieuse : Awo leya des Compagnons du Christ.

Meilleur orchestre de musique tradi-moderne : Kingoli authentique V de Gianny Olando Mwan’Eboro.

Meilleure chanson tradi-moderne : Bébé motema na nga de Silo-Silo.

Meilleur orchestre de musique moderne : Patrouille des stars authentique de Kévin Bouandembenga.

Meilleure chanson de musique moderne : Vieux Thomas de Trésor Mvoula.

Meilleure star de l’année : Trésor Mvoula.

Prix spécial du jury : l’émission Tam-Tam de Médard Milandou, présentée aujourd’hui par Benoît Tchissimbi sur Télé Congo.

La cérémonie, qui coïncidait avec l’inhumation de Raïssa Mouko, chroniqueur de musique à Télé Dol, a été bouclée par la brillante prestation du groupe Musée d’art.