Voir ou revoir : « Elikia » de Michael Thamsy

Vendredi 10 Février 2023 - 11:58

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Court métrage de 29 min, « Elikia » peint le portrait d’Alfred, un jeune acteur congolais, marié et père d’un enfant, qui traverse une période financière très difficile.

Vivre de son art dans de nombreux pays africains relève plus ou moins de l’utopie. Pour preuve, lorsqu’on interroge la plupart des artistes africains en général et congolais en particulier, s’ils vivent véritablement de leurs arts, certains disent simplement non ; et d’autres partiellement, c’est-à-dire qu’ils exercent en parallèle d’autres métiers pour pouvoir atteindre leurs fins de mois, voire financer certains projets. Or, il n’y a pas de sots métiers et le cinéma devrait être rentable et permettre à ceux qui le pratiquent d’en vivre dignement.

Alfred a étudié en Europe. Pour ses parents, l’envoyer à l’étranger était une occasion d’avoir un cadre qui saura subvenir aux besoins de la famille. Contre toute attente, il choisit sa propre voie. En lieu et place d’être ingénieur ou bureaucrate dans un quelconque domaine, le jeune homme embrasse le cinéma pour en faire un métier. De retour au pays, c’est la déception pour les proches. Lui qui espérait s’offrir un bel avenir grâce à ce métier voit sa vie sombrée un peu plus chaque jour. Des arriérés de loyer, sa campagne qui le quitte, un père qui décède faute d’évacuation… Bref, Alfred est au bout de sa vie !

Ce bref récit est en fait le script d’une partie du film d’Hariette, jeune scénariste, en pleine discussion avec une maison de production qui, contre toute attente, accepte de financer le projet, une série d’environ une vingtaine de minutes, à hauteur de 85 millions. Un jeu de réalisation réussi pour lequel on peut tirer une fière chandelle à Michael Thamsy pour son premier film dans lequel il incarne le rôle d’Alfred. « Elikia » qui veut simplement dire « espoir » est un encouragement aux cinéastes et aux artistes en général à demeurer fiers et optimistes du métier qu’ils ont choisi. En travaillant dur, ils finiront par récolter les fruits de leurs labeurs. Aux autorités, ceci est une alarme de redynamiser le secteur de l’art et de la culture, pourvoyeur d’emplois et de fonds afin que ceux qui font vivre cette industrie ne se sentent pas lésés.

Sorti l’an dernier, le film a déjà été nominé dans plusieurs festivals et remporté une récompense au plan national. Coproduit par Michael Thamsy et Amanda Baye qui interprète Hariette, ce film regroupe dans son casting Roger Tsiampassi, Michel Agathon-Note, Tony Mbal, Orlande Zola, Nordan Tello, Dominique Kimpouni, Dominique Kiorina.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

L’affiche du film/DR

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