Transport urbain : tempête sur Océan du Nord

Vendredi 21 Avril 2023 - 12:30

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Océan du Nord déclenche une nouvelle vague de stupeur sur la grande toile.  Après que le Net a surfé sur Hakimi, Me Gims et Aboutchou, l’heure est devenue grave sur le énième accident de bus de la société de transports interurbains congolaise.

Les réseaux sociaux sont en partie le reflet digital de l’opinion, une sorte d’indicateur de tendance pour mesurer les réactions de la population sur l’actualité. Ces derniers jours, le footballeur Achraf Hakimi, international marocain et joueur du Paris Saint-Germain, aura secoué la grande toile dans son affaire de divorce et, au grand désespoir de son ex-épouse, de sa fortune placée bien à l’abri sous le giron maternel.  De son côté, le rappeur Gandhi Djuna, plus connu sous le nom de Me Gims, aura également fait le buzz avec des propos pour le moins déroutant sur l’électricité à l’ère de l’Egypte antique. L’affaire « Apoutchou » au Congo Brazzaville et les vidéos de séquestration et violences puis d’audition dans le bureau du procureur circulant sur le Net aura elle aussi été virale, telle une mauvaise série de Novelas et il est du reste regrettable que le Net s’en régale avec délectation.  Mais, tout cela, c’était avant un triste 15 avril faisant état d’un énième accident d’un bus de la société de transports interurbains Océan du Nord sur la route nationale 2, près du district de Ngo, dans le département des Plateaux.

Le bilan de six morts et de nombreux blessés aura soulevé tout autant la tristesse, l’indignation que la révolte des internautes congolais et de nombreux appels au boycott d’Océan du Nord auront été ainsi partagés avant même les possibles conclusions d’une éventuelle enquête pour éclairer les circonstances de cette nouvelle tragédie.  Hélas, pour cette société de transport, cet accident s’inscrit dans une macabre loi des séries qui laisse germer le doute sur la garantie de sécurité de ses passagers. L’indignation est montée d’un cran devant les nombreuses photos et vidéos ensanglantées partagées sans aucune forme de retenue sur les réseaux, balayant ainsi le moindre semblant de respect et de dignité pour les victimes et leurs familles. La maladresse du communiqué du ministère des Transports, de l’Aviation civile et de la Marine marchande, omettant l’élémentaire compassion pour les familles endeuillées et les victimes, dont certaines exposées sans vie en photos sous des draps de fortune, n’aura fait qu’ajouter de l’huile sur le feu de l’actualité.  Quant aux réseaux sociaux d’Océan du Nord, cela est invraisemblable, nulle trace d’un quelconque communiqué !

Si le boycott des internautes appelle à ne plus voyager par les bus Océan du Nord, les internautes réclament, par ailleurs, que contrôles techniques et maintenance des bus, formation des chauffeurs aux règles de sécurité, limiteurs de vitesse soient mis en place et observés soigneusement. Il convient d’ajouter qu’il paraît indispensable qu’une telle société puisse agir avec réactivité à la mise en place d’une cellule de crise avec un numéro d’appel en faveur des familles angoissées de l’état de leurs proches et d’apporter, au delà de l’urgence médicale, une assistance psychologique tant sur le lieu du drame que, si possible, dans un lieu dédié à Brazzaville et Ouesso, destinations de départ et d’arrivée du bus accidenté.

  Rappelons si nécessaire qu’en l’absence d’éléments déterminant les causes et les éventuelles responsabilités de ce drame du 15 avril qu’il s’agit d’un accident et que la société Océan du Nord, elle aussi, peut être considérée comme victime de ce triste sort qui s’acharne sur elle.

 

 

Philippe Édouard

Légendes et crédits photo : 

Un des véhicules de la compagnie Océan du Nord/DR

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