Urbanisation : un lac bleu étonnant au quartier Mayanga

Le lac bleu de Mayanga est une zone du quartier dont les habitants sont résignés par des plans d’urbanisation qui n’aboutissent pas depuis très longtemps. Les maisons ne sont pas lacustres ni construites en pilotis, mais les habitants vivent le pied dans l’eau pendant la saison des pluies.

Les maisons, des pieds à terre, ont de solides murets de plus de cinquante centimètres qui barrent les portes principales pour contrer les eaux de pénétrer dans la maison. « C’est un sport au quotidien », disait un habitant des lieux.  Et d'ironiser : « ça nous va, nous avions pris l’habitude, tout cela nous préserve de la sédentarité ». Pourtant la solution est à la  portée des services de la mairie. « La mairie est désintéressée parce que les travaux sont si petits qu’ils ne rapporteront pas les dix pour cent de matabiche », ont dit les victimes.

Que faire devant une telle situation ? La question intrigue un responsable de la zone qui a fini par dire : « Nous faisons comme Charles,  on attend.» Et un autre de souligner : « La situation est plus forte que nous ». On comprend que nombre d’habitants n’y voient que du bleu. Il s’agit d’un sujet d’architecture mélangé avec des questions de finances et de politique. Evidemment, on peut nager dans le bleu à vouloir écouter des promesses de politiques, briguant des postes de députés ou de conseillers municipaux. Ce sont des travaux de voirie réduits à une truite bleue, c'est-à-dire cuite dans un court bouillon. Or, la cuisine et les travaux de voirie sont deux choses différentes. En matière de voirie, il faut bétonner.  Il s’agit de rendre les choses parfaites et inattaquables.

Mais trêve de plaisanterie, les habitants de Mayanga, principalement ceux du lac bleu, ont du bleu dans l’âme. Ils ont besoin d’une chose:  voir les eaux pluviales du pseudo lac bleu couler dans le collecteur situé non loin de la zone  pour rétablir la paix perturbée. Les pluies qui commencent viennent avec ce bis repetita ; un lac perturbe la tranquillité des citoyens de la  ville, il faut l’assécher.