Marché des bons du Trésor : promouvoir les bonnes pratiques pour attirer des investisseursMercredi 6 Mars 2024 - 16:15 Le taux de participation des Spécialistes des valeurs du Trésor (SVT) aux émissions est en baisse au Congo et dans le reste de la sous-région, alors que le marché des titres publics constitue une alternative pour le financement des projets de développement. Les Trésors publics de l’Afrique centrale ont mobilisé leurs partenaires à Brazzaville, le 6 mars, pour tenter de relancer le marché financier communautaire. Le taux moyen de souscription aux émissions des Trésors publics de la sous-région a chuté entre juin 2018 et janvier 2024, de 201,08% à 77,49%, avec la participation des SVT aux émissions estimée à 30,39% en janvier 2024 contre 31,09% en 2020. Pourtant, le marché des titres publics regorge au total plus de 101 SVT, a déploré Serge Dino Daniel Gassackys, le directeur national de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) pour le Congo. La 9e session du cadre permanent de concertation des Trésors publics de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale(CPC-TP-Cémac), organisée autour du thème « Techniques d’émissions et amélioration du taux de participation des SVT », devrait permettre aux participants de dresser un état des lieux des différentes techniques d’émission de la Cémac et de la participation des investisseurs. Principaux animateurs du marché communautaire, les SVT sont considérés comme des acteurs « majeurs » pour la mobilisation des ressources au profit des Etats. Dans un contexte marqué par des crises multiplies, estime Serge Dino Daniel Gassackys, la question du financement des économies reste cruciale pour la sous-région Afrique centrale. « Malgré un environnement économique et financier international caractérisé par les tensions géopolitiques en Europe et au Moyen-Orient, ainsi que la persistance de l’orientation restrictive des politiques monétaires des banques centrales en réaction aux poussées inflationnistes, le marché des valeurs du trésor de la Cémac poursuit son évolution, avec un encours qui s’établit à 6 408,5 milliards de FCFA à fin janvier 2024, soit 9,2% du produit intérieur brut de la Cémac », a-t-il ajouté. En matière d’organisation, la République du Congo assure cette année la présidence tournante du CPC-TP-Cémac, une entité mise en place en 2021 dans le but de permettre aux administrations financières de pouvoir échanger régulièrement. Il s’agit de partager les bonnes pratiques et de renforcer la coordination des interventions des Etats sur le marché, en y incluant les principes de communication avec le marché, a expliqué le président de ce cadre de concertation, Gatien Ondaye Obili, le conseiller à la gestion et au suivi de la trésorerie du ministre de l’Economie et des Finances du Congo. « Il nous faut nous affranchir de la pratique consistant à consacrer l’essentiel des fonds levés au remboursement de la dette échue. Si le marché offre des instruments adaptés, il nous appartient de déterminer les meilleures conditions, la meilleure organisation pour y parvenir. En cela, nous devrions nous inspirer des bonnes pratiques internationales en matière de sélection, de conduite des projets et de mobilisation des fonds », a exhorté Gatien Ondaye Obili à l’ouverture des assises qui vont s’achever vendredi. Les amortissements en capital et intérêts attendus des Trésors publics devraient atteindre cette année 2514 milliards de FCFA, avec des risques notamment de refinancement susceptible d’entacher la crédibilité des pays.
Fiacre Kombo Légendes et crédits photo :La concertation entre les Trésors publics et les SVT/Adiac Notification:Non |