Banque mondiale-RDC : des projets pour soutenir l’émergence du pays

Jeudi 19 Juin 2014 - 18:15

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Des interventions de l’institution monétaire internationale couvrent les secteurs visant l’accélération d’une croissance économique forte, inclusive, durable et résiliente et une amélioration significative des indicateurs de développement humain ainsi qu’une prise en compte des déficits d’accès aux services de base.

Le partenariat qui existe entre la Banque mondiale (BM) et la RDC a été expliqué, le 18 juin, par le directeur des opérations de cette institution de Bretton Woods pour les deux Congo, Eustache Ouayoro, à l’issue d’une journée portes ouvertes. À en croire cette haute personnalité de la BM, ces rapports dynamiques ont permis de faire approuver près d’un milliard de dollars de projets sous forme de dons entre 2013 et 2014, ramenant ainsi l’engagement total de l’institution monétaire internationale à 3.4 milliards.

Pour le directeur des opérations de la BM, le programme de développement mené en RDC est l’un des plus importants du pays. « À la Banque mondiale, nous sommes convaincus que de nouvelles perspectives s’ouvrent pour ce pays qui est le plus grand, en termes de superficie et qui abritera la 11ème population la plus large du monde en 2050. La prospérité est possible dans ce pays aux immenses richesses. Il faudra, pour y arriver, travailler davantage et plus vite, reformer sans relâche pour libérer les énergies en misant à fond sur les possibilités qu’offre la décentralisation dans ce pays continent », a-t-il soutenu.

Eustache Ouayoro a noté que’actuellement, les interventions de la Banque mondiale couvrent principalement cinq secteurs : infrastructures (routes, énergie, eau) représentant 61 % du portefeuille, les secteurs sociaux (santé, éducation et protection sociale), 19 %, gouvernance incluant le secteur minier, 8 % ; le secteur privé représentant 9 %, et le secteur agriculture, représentant 3 % du portefeuille. Alors que le montant total des décaissements à fin mai 2014 a été estimé à 343.1 millions de dollars (y compris des projets régionaux). Ce qui fait un  taux de décaissement de 28.5 %.

Soixante quatre pourcents de programme de la BM en RDC concernent le secteur de l’énergie hydroélectrique et des transports. Alors que dans le domaine des infrastructures, cette institution s’est engagée, en cofinancement avec la coopération britannique, dans l’un des plus grands programmes de réunification routière. Cette dernière devrait permettre de relier Lubumbashi à Bukavu  et de Kisangani à Aketi. Le fonctionnement du chemin de fer a également été rétabli en particulier grâce à un soutien financier exceptionnel de la BM à la Société nationale des chemins de fer (SNCC). Dix huit locomotives sont en cours de fabrication et devraient être livrées en 2015. Alors que l’engagement de cette institution monétaire internationale dans le secteur de l’agriculture s’est renforcé au cours des dernières années avec des projets dans les provinces de l’Equateur et du Bas-Congo et, bientôt, dans les Kivu et le Nord-Katanga.

Travailler avec les privés

Avec le nouveau projet des infrastructures financières, l’institution de Bretton Woods va soutenir l’accès des Petites et moyennes entreprises aux financements de plus longue durée et à des taux compatibles avec l’activité économique, y compris la modernisation du système de paiement et de compensation bancaire.

La BM est également intervenue dans la réduction de l’impact de la malaria, dans l’accroissement de l’accès aux soins de santé et dans la réduction en partie de la mortalité maternelle. Elle a également permis de mettre fin à la survivance de la poliomyélite, par le soutien aux campagnes de vaccination contre la poliomyélite, la fourniture de millions de dollars de médicaments essentiels, la réhabilitation de plus de 1 626 centres de santé et soixante huit hôpitaux de référence dans certaines provinces et la distribution de près de dix-huit millions de moustiquaires imprégnées.

Mais, il faudra également noter des engagements substantiels dans l’éducation avec la construction et la réhabilitation de 8 537 salles de classes et de quarante trois écoles, la distribution de plus de dix-huit millions de manuels scolaires et de guides des enseignants, le financement d’une partie des salaires des enseignants et des frais de fonctionnement de près de 26 000 écoles. Ce qui a constitué un soutien à la politique de gratuité du gouvernement, d’accroître les recrutements d’enfants à l’école et d’augmenter le taux d’achèvement au niveau du cycle primaire.

Pour le directeur des opérations de la BM pour la RDC et la République du Congo, le développement est un effort collectif. Il n’est pas l’affaire de seules autorités mais, de tout le monde. « Si l’on veut que la croissance économique soit forte, il faut que tout le monde s’implique. C’est différent d’un match de football où il n’y a qu’un petit nombre qui joue et les autres sont des spectateurs », a-t-il insisté. De l’avis d’Eustache Ouayoro, la RDC a tous les atouts pour atteindre l’émergence. Mais, selon lui, la croissance n’est pas seulement une action économique mais également celle d’accès aux services sociaux de base ainsi que le développement du capital humain.

C’est pourquoi, il a conseillé le renforcement de l’efficacité du secteur agricole, la diversification de l’économie, l’amélioration de la qualité des ressources humaines, ainsi que l’amélioration des infrastructures. « Sans une agriculture performante, il est difficile d’atteindre l’émergence », a-t-il expliqué.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: le directeur des opérations de la Banque mondiale pour les deux Congo, Eustache Ouayoro.