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CEMAC: rester solidaireSamedi 21 Décembre 2024 - 19:19 Une lecture à grands traits du communiqué final publié à l’issue de la session extraordinaire de la conférence des dirigeants de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale-Cémac- met en lumière quelques points saillants en forme d’interpellations. Les chefs d’Etat se sont en quelque sorte adressés à eux-mêmes, dans la mesure où les solutions formulées face aux risques économiques et financiers encourus par la Communauté dépendront de la capacité de leurs gouvernements respectifs à tenir les engagements pris en diverses occasions. Le format du sommet qui les a réunis, le 16 décembre, à Yaoundé, la capitale camerounaise, est aussi la preuve qu’il y a péril en la demeure. Pour prémunir la Cémac des chocs économiques exogènes, tous ont appelé à l’accélération des réformes dont la feuille de route est connue. En revanche, vouloir anticiper les secousses extérieures suppose de prendre en interne les dispositions appropriées en élevant la solidarité communautaire au rang des priorités. Le constat fait à Yaoundé est que les réserves de change de la Cémac se tassent dangereusement alors que les perspectives des cours des matières premières et du commerce international (dont l’Afrique dans son ensemble n’a pas la maîtrise) s’annoncent sous de mauvais auspices. Le salut viendrait, note le communiqué final, de « la diversification économique et la consolidation des finances publiques ». Faute de quoi, la « position extérieure » de la Communauté se dépréciera continuellement. Un délai de quatre mois est ainsi accordé aux opérateurs économiques, ainsi qu’aux entreprises extractives notamment pétrolières et minières pour souscrire, le 30 avril prochain, au « rapatriement diligent des devises » et à la « signature des conventions de compte séquestre pour les fonds de restauration des sites ». En des mots moins savants, il s’agit d’œuvrer à ce que ces entreprises logent les fonds générés par l’exploitation dans les banques commerciales des pays membres de façon à soutenir l’activité économique de la sous-région. Pour ce qui est des engagements internationaux, séparément pris, il ressort que la situation des six Etats de la Cémac : Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad, n’est pas homogène. D’un côté Yaoundé, Bangui et Brazzaville, en programme avec les partenaires au développement (FMI, Banque mondiale et autres) veillent à ce que les ajustements budgétaires en vue intègrent une dimension sociale et n’entravent pas l’investissement ; de l’autre, Libreville, Malabo et N’Djamena sont incités à convenir des modalités d’accès à un appui financier conséquent. Au fond, si les annonces que d’aucuns ont qualifié d’alarmistes, portant sur une éventuelle dévaluation n’ont pas été faites à Yaoundé, les appréhensions qu’elles ont soulevées ne sont pas totalement retombées. Le service de la dette représentant un véritable enjeu de survie pour les États et la Communauté, la Conférence se prononce pour une « politique d’endettement prudente avec une préférence pour les financements concessionnels », quand bien même elle « supplie » les partenaires à « une mobilisation plus forte des ressources financières pour soutenir la transformation structurelle des économies de la sous-région ». Une chose est sûre, les six États membres ont intérêt à mutualiser leurs efforts pour éviter tout effet de contagion qui résulterait des difficultés chez un voisin confronté à une crise sociale d’ampleur. Cette solidarité est vitale pour la crédibilité de la Cémac vis-à-vis de l’extérieur. Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |