Les immortelles chansons d’Afrique : « Lubuaku » de Bozi Boziana

Vendredi 10 Janvier 2025 - 9:47

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Auteur-compositeur, chanteur à la voix captivante, Bozi Boziana s’est distingué par ses nombreux titres à succès. En 1988, sous les auspices d’Anytha-Ngapy, il met sur le marché du disque un album solo dans lequel figure la chanson « Lubuaku » qui a connu un succès remarquable.

Paru en format 33 tours avec  comme référence Ngapy 0988, l'album dispose de six titres. Sur la face A, il y a "Doukouré", "Evelyna", "La reine de Sabah" version 2 et sur la face B "Lubuaku", "Masumu", "Bethleem" version 2.

"Lubuaku" est une cellule dans laquelle on loge les personnes condamnées à une longue peine sans liberté. Dans cette mélopée, l’auteur nous raconte l’histoire d’un homme jaloux qui, en se bagarrant pour sa femme, se retrouve derrière les barreaux. Alors qu’il est en prison, il reçoit ni visite ni lettre ni argent, ni même un pull de la part de sa femme. Cependant, il sera déçu d’apprendre que celle pour qui il s’est donné toute cette peine se trimballe dans tous les bars de Paris.  La chanson est écrite sous forme de conversion entre l’homme et la femme. Ici, la voix de l’homme est incarnée par Bozi et celle de la femme par Déesse Mukangi. Les deux artistes chantent en polyphonie au début de la chanson et se retrouvent en chœur. La guitare basse de Ngouma Lokito, la guitare rythmique de Lidjona et la batterie programmée par Freddy de Majunga ponctuent le rythme de ce morceau. La guitare solo de Dodoly intervient plus dans le sebène.   

« Nzambé oh mawa mingi na dimaki te okokaki kosala ngai boye mama, oteki nyonso ya ndako tango ngai nakobima okoyeba ngai », c’est-à-dire « Mon Dieu ! Quelle immense tristesse, je ne croyais pas que tu pouvais te comporter de la sorte. Tu as vendu toutes les affaires de la maison. Quand je serai en liberté, tu sauras de quoi je suis capable ». La réponse de l’épouse sera : « Ata olobi mingi epayi ozali oyebi ndengue otikaki ngai na mobulu eloko eyi te, ata baninga na yo ba kosalisa ngai suka suka bakolemba ngai »,  ce qui peut être compris par : « Même si tu parles de là où tu es, tu sais que tu m’avais laissée dans un état de trouble, rien n’est venu de ta part. Combien même tes amis me viendraient en aide, ils finiront toujours par me délaisser ».

Benoît Mbenzu Ngamboni Bokili, dit Bozi Boziana, est né le 28 septembre 1951 à Léopoldville. Sa carrière a véritablement démarré au sein de Minzoto Wella-Wella de père Buffalo avant d’intégrer Zaiko Langa Langa en 1973. Il a participé successivement à la naissance d’Isifi Lokole, Yoka Lokole, Langa Langa stars, Choc stars avant de créer son propre groupe Anti choc. Pendant cinquante-quatre ans de vie musicale, Bozi a lutté avec opiniâtreté, bravant toute sorte d’épreuve pour atteindre le sommet de la gloire. Affublé des sobriquets tels que Benz, Grand-père, Aboubakar, il est propriétaire aujourd’hui du label « Boziro ».

           

Frédéric Mafina

Légendes et crédits photo : 

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