Minorités : les populations autochtones appelées à la prise de conscienceMardi 6 Août 2013 - 17:39 Le chargé de l’administration du Réseau national des populations autochtones (Rénapac), Freddy Moyongo, a invité cette catégorie de personnes à la prise de conscience, car leur développement et leur liberté dépendent d’eux-mêmes Le gouvernement a organisé les 5 et 6 août à Brazzaville la consultation nationale pour la révision du Plan d’action sur l’amélioration de la qualité de vie des populations autochtones. S’exprimant à l’ouverture de cette rencontre qui connu la participation des peuples autochtones venus des différents départements, Freddy Moyongo, a indiqué qu’être différent n’était pas un mal en soi, mais c’est plutôt le fait d’être traité différemment qui fait mal. Il a aussi dit aux agences du système des Nations unies, aux ambassadeurs et organisations internationales que les populations autochtones comptaient une fois de plus sur leurs appuis pour la réussite du niveau d’atteinte des résultats du nouveau plan. Le chargé de l’administration du Rénapac a également précisé que cette ONG ne prétendait pas être le marteau piqueur du gouvernement et des partenaires. « Mais nous voulons simplement que votre appui à l’endroit des populations autochtones ne soit plus une simple vue de l’esprit mais qu’il soit une réalité palpable. Notre grand souhait est que le prochain plan national bénéficie de plus d’engagement des structures gouvernementales », a souligné Freddy Moyongo. La coordonnatrice résidente des agences du système des Nations unies, Fatoumata Binta Diallo, a, de son côté, rappelé la vulnérabilité dans laquelle se trouve cette catégorie de personnes. D’après elle, bien que l’accès aux services de base comme l’éducation, la santé, la protection de l’enfant, l’accès à l’eau potable, la sécurité alimentaire et la promotion des activités génératrices de revenus concerne toute la population, il est encore plus pressant pour les populations autochtones compte tenu de leur précarité. « Les gouvernements ont la responsabilité et l’obligation de protéger, de promouvoir et de garantir le respect des droits de l’homme en instaurant des mécanismes de prévention aux violations et de recours effectifs, particulièrement pour les personnes vulnérables en l’occurrence, les populations autochtones », a martelé la représentante de l’Organisation mondiale de la santé au Congo félicitant le gouvernement congolais pour toutes les initiatives garantissant la protection des droits des Congolais y compris des populations autochtones. La mise en place d’un comité interministériel, la consolidation des modèles de prise en charge sous-expérimentés dans les départements de la Likouala et de la Lékoumou, le plan d’action national sur l’amélioration de la qualité de vie des populations autochtones sont, a-t-elle souligné, cités comme des exemples de bonnes pratiques. Elle a ensuite assuré que l’équipe de pays des Nations unies ne ménagerait pas ses efforts pour continuer de mobiliser, de façon significative, l’expertise de haut niveau et les partenaires techniques et financiers, y compris les ONG. Cela pour accompagner les efforts du gouvernement dans la mise en œuvre des politiques favorables à la promotion des droits des populations autochtones en particulier. Le Congo, un pays pilote dans la promotion et la protection des droits des populations autochtones « Ces acquis sont décisifs pour un futur passage à l’échelle. Toutes ces évolutions font du Congo un pays pilote dans la promotion, la réalisation et la protection des droits des populations autochtones», a-t-elle conclu. En effet, en République du Congo, les populations autochtones forment une minorité nationale (environ 1,2% de la population). Mais elles sont particulièrement vulnérables, exposées à l’extrême pauvreté et aux multiples pratiques discriminatoires aux plans politique, socioéconomique et culturel. Du fait de la complexité des défis à relever et de la grande diversité des domaines d’action, la réalisation des droits des populations autochtones s’inscrit dans un processus qui prendra du temps. D’où la nécessité de décupler les efforts et les synergies d’action. En effet, les standards internationaux en matière de promotion et de protection des droits des populations autochtones recommandent de larges consultations, libres, préalables et éclairées quand il est question de la définition et de la mise en œuvre des politiques publiques qui sont susceptibles d’impacter sur la vie des populations autochtones. C’est ainsi que le pays avait organisé en novembre 2007, une consultation nationale qui avait abouti à l’adoption d’un plan d’action national sur l’amélioration de la qualité de vie des populations autochtones (2009-2013), principal cadre de référence pour les interventions. Après cinq ans et au regard des nouvelles évolutions enregistrées, il est plus que nécessaire de faire le point. Parfait-Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Photo 1 : Marie-Céline Tchissambou Bayonne entourée de Freddy Moyongo et Fatoumata Binta Diallo. (© DR)
Photo 2 : Les participants à la consultation nationale. (© DR) |