Insalubrité à Brazzaville : le cri d’alarme de Juste Désiré Mondelé

Après la pluie, vient le beau temps, dit-on. A Brazzaville, cet adage ne semble plus avoir sa place. De l’avenue Bouétambongo et ses dépendances, à Ouenzé, 5^e arrondissement, à la commune de Kintélé, le constat est amer. Des eaux stagnent sur des voiries bitumées, pavées ou non ayant ou pas de rigoles. Que dire de nids de poule, de pattes d’éléphant, de lacs voire de bourbiers en pleine capitale… « Population, société civile, Etat, collectivités locales, nous allons tous nous y mettre. Ce qui est sûr, c’est que nous ne pouvons plus continuer à vivre dans cet état. Si le président de la République est allé jusqu’à instituer tout un département pour ces questions d’assainissement, cela voudrait dire que nous n’avons plus droit de continuer à vivre dans cet état. Tous, nous n’avons pas le droit », a insisté Juste Désiré Mondelé après avoir fait un constat désolant.

Avant de lancer l’opération coup de poing assainissement, le gouvernement entend d’abord sensibiliser la population. En effet, le ministre de l’Assainissement urbain, du Développement local et de l’Entretien routier s’est indigné du mauvais comportement de certains citoyens qui transforment les caniveaux en dépotoir, surtout pendant les pluies. « Nous avons fait le tour, c’était aussi pour voir un peu l’état de nos voiries après la pluie. Il était aussi question pour nous de sensibiliser la population parce qu’il y a un constat qui est fait : des voies de canalisation existant sont soient obstruées, soient totalement non fonctionnelles à cause, il faut le dire aussi, du comportement des hommes. Ce sont des déchets qui sont en train d’obstruer les caniveaux. Selon des témoignages, certains ménages profitent de la pluie pour transformer les caniveaux en dépotoir », a déploré le ministre.

Une responsabilité partagée

Face à ces antivaleurs qui n’honorent pas la société congolaise, Juste Désiré Mondelé a interpellé les différents acteurs de la chaîne d’assainissement, notamment les maires des communes, les administrateurs maires, les chefs de quartier et de bloc, sans oublier la population riveraine qui ne devrait pas tout attendre des pouvoirs publics. De même, le nouveau ministère ne devrait pas dormir sur ses lauriers tout comme le directeur général de l’assainissement. « Nous allons mettre aussi une vraie pression sur les maires des grandes villes, les maires des villes secondaires, surtout sur les chefs de quartier, les chefs de bloc, parce qu’en réalité, si les chefs de bloc faisaient, tant soit peu, leur travail, on pouvait éviter de voir nos caniveaux transformés en dépotoir. Les maires et les administrateurs maires ont aussi leur part de responsabilité, c’est toute une chaîne, chacun de nous devra donc prendre conscience que nous devons nous-mêmes nettoyer nos quartiers, nos arrondissements, nos villes. Chez les autres, ce ne sont pas des robots, de l’intelligence artifice qui s’occupent de l’assainissement, ce sont souvent les habitants de ces villes », a-t-il poursuivi.

Conformément aux recommandations de la première conférence sur l’assainissement urbain, en attendant l’intervention de l’Etat pour des travaux d’envergure, le ministre a appelé au civisme et à l’assainissement des devantures de chaque parcelle. « Nous sommes sur le terrain sur instruction du Premier ministre, chef du gouvernement, donc nous allons le rapporter à notre chef. Avant l’opération coup de poing, nous devons d’abord sensibiliser. Il faut que nous arrivons à comprendre que le responsable de l’assainissement devant ta parcelle, c’est d’abord toi-même. Après, il y a des ouvrages qui devraient être mis en œuvre par l’Etat, l’opération coup de poing va arriver, nous disions lors de la conférence que nous avons une démarche consistant à aller vers le pavage de nos rues », a conclu Juste Désiré Mondelé.