Opinion
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Gare !Mardi 27 Août 2013 - 9:30 L’avertissement lancé depuis Brazzaville est clair : si la France s’avance sur la voie sans issue où elle s’est engagée en poursuivant de façon totalement illégale le général Norbert Dabira, elle devra répondre de l’atteinte ainsi portée aux principes fondamentaux du droit international. Et quels que soient les arguments qu’elle avance pour justifier la position de ses juges, elle sera désavouée sur le terrain même dont elle a fait l’un des piliers de sa diplomatie, à savoir le respect universel de l’État de droit. Tel est, en substance, le message très clair que l’une des plus hautes autorités du Congo, le ministre d’État Emmanuel Yoka, a délivré hier devant la presse. Usant de mots forts et dépourvus de toute ambiguïté, le Garde des sceaux, qui est un expert reconnu dans le domaine judiciaire, n’a pas pris des gants pour flétrir le comportement de la justice française. Il a dit de façon nette que l’affaire Dabira est une affaire d’État et qu’elle sera traitée comme telle par la République du Congo. Cette réaction, les lecteurs des Dépêches de Brazzaville le savent bien, était non seulement prévisible, mais nécessaire dans la mesure où l’interpellation du général congolais constitue une atteinte grave à l’indépendance de notre pays. Révélant de façon crue le mépris dans lequel l’appareil judiciaire français tient la justice des Nations africaines, l’interpellation de Norbert Dabira est perçue, à Brazzaville, mais également dans toutes les capitales africaines, comme la ligne rouge qu’il ne fallait pas franchir. Elle constitue en quelque sorte, et quoi que l’on dise à Paris pour tenter de sortir de l’ornière, un «casus belli» qui risque de laisser des traces profondes dans les relations entre l’Afrique et la France. La blessure ainsi creusée est d’autant plus profonde que le Congo a jeté, dans les derniers mois, tout son poids dans la balance pour aider à la gestion pacifique des crises en Centrafrique et en République Démocratique du Congo. Une intervention saluée comme il se doit par la France qui, l’intervention coûteuse au Mali aidant, sait mieux que quiconque combien est précieuse l’action de Brazzaville en faveur de la paix. Gare donc au retour de flamme ! Il pourrait se révéler destructeur. Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |