Finances : l’émergence au prix d’une croissance soutenue sur le long termeLundi 8 Décembre 2014 - 19:45 Une étude de la Banque mondiale (BM) a permis de constater que les treize pays classés au rang d’économies émergentes dans le monde dont un africain, en l’occurrence le Botswana, ont aligné un taux de croissance soutenu durant le moyen terme. Ce constat a abouti à une mise en garde contre tout optimisme provoqué par l’alignement du taux de croissance de plus de 7% par la RDC sur une période de trois ans, soit de 2010 à 2013. Et le pays a même enregistré un pic en 2013 : 8,5%. Sans doute, il est nécessaire de continuer à maintenir cette croissance jusqu’en 2030 pour espérer atteindre l'émergence économique. Par rapport à ce point, l’on imagine l’impatience des experts congolais à l’annonce de la publication le mercredi par la représentation de la BM en RDC de son nouveau rapport de suivi de la situation économique et financière pour l’année 2014 dans le cadre de l'une des missions de l'institution de Breton Woods parfois moins connue, en l'occurence le partage des savoirs. Le rapport de suivi de la situation économique et financière est un outil qui a pris toute son importance depuis la crise asiatique. Cet évènement intervient une année après la publication du dernier rapport, le 17 décembre 2013. Il s’agit de la deuxième édition qui comporte des informations précieuses. En raison de la complexité de la matière, la presse a pu s’entretenir avec l’équipe d’experts de la BM avant la publication officielle du rapport. Pour cette nouvelle édition, en dehors des questions liées à l’évaluation de la situation économique et financière, le thème spécifique développé se focalise sur la pauvreté. Un phénomène d’autant plus préoccupante que la production minière s’est accrue sans réel impact sur les recettes minières. Une situation qualifiée "d’ambivalente" par les experts de BM. Selon les premières informations disponibles, il y a une série de révélations, notamment la croissance économique qui reste soutenue et tirée essentiellement par le secteur minier et plus légèrement par les secteurs des services et agricoles. Cette croissance n’a pas été redistribuée de manière à faire partager les richesses à toute la population pour assurer le développement socioéconomique. En effet, l’on continue à observer un faible taux d’exécution du budget, à peine 56%. Les dépenses sociales n’ont été exécutées qu’à hauteur de 36%. Cette faiblesse conduit forcément à des problèmes pour faire face aux défis de développement. Pire, l’on se rend compte même que le taux d’exécution des dépenses des secteurs sociaux n’ont pas arrêté de baisser entre 2008 et 2010 avant de se maintenir en dessous de 40% de 2011 à 2013. La question sera débattue largement le 10 décembre, à l’occasion de la présentation du rapport. Nous y reviendrons. Laurent Essolomwa |