Gabon : Jean Ping dénonce l’agression de son domicile et décide de porter plainteMardi 13 Janvier 2015 - 13:45 À Libreville, plus de trois cents jeunes ont cherché à s’introduire au domicile de l’opposant Gabonais Jean Ping, le 12 janvier pour perpétrer des actes de vandalisme. L’ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA) devenu l’un des principaux opposants du parti au pouvoir se trouvait bien chez lui au moment de l’attaque. Un communiqué publié à cet effet indique que plusieurs centaines de jeunes sont arrivés par petits groupes, brandissant des banderoles et ont commencé à hurler devant le domicile de Jean Ping. Ils ont commencé par casser la caméra de surveillance et le compteur d’électricité, puis ont allumé un feu devant le portail et lancé des cailloux, des bouteilles et toutes sortes de projectiles. Aussitôt, Jean Ping a appelé ses collègues de l’opposition qui ont réagi promptement en volant à son secours. Interrogés par la police judiciaire, qui s’est déplacée sur les lieux, les jeunes assaillants ont révélé avoir été invités à un meeting du parti au pouvoir et chacun d’eux devrait percevoir la somme comprise entre cinq et dix mille francs CFA. « Ces bassesses immondes et ce vandalisme politique auxquels le régime actuel nous habitue, ne sauront éteindre le feu de nos convictions. A contrario, elles le rendront plus vif, plus valeureux », a déclaré Jean Ping, qui estime pour sa part qu’il s’agit d’une opération commando pour l’assassiner. C'est ainsi qu'il a décidé de porter plainte. D’après lui, les agresseurs ont exigé la libération des jeunes interpellés lors de la manifestation de l’opposition en décembre dernier, et dont le nombre de morts crée polémique actuellement entre le pouvoir et l’opposition. Pour le pouvoir, il y aurait eu seulement un mort alors que l’opposition parle de six morts au moins. Certains ont accusé Jean Ping d’être responsable des interpellations. De son côté, le ministre gabonais de l’Intérieur, Guy Bertand Mapangou, a fait savoir que toutes les personnes qui ont fait irruption chez Jean Ping, si elles ont posé des actes répréhensibles, elles seront arrêtées et conduites dans les locaux de la police judiciaire pour y être auditionnées. Il a aussi indiqué qu’en ce moment, quatorze personnes dont treize Gabonais et un Malien sont entendues par la police judiciaire. « Ces auditions vont se poursuivre et vont déterminer la responsabilité de chacune d’entre elles. Et elles seront présentées devant les tribunaux », a-t-il ajouté. Yvette Reine Nzaba |