Forum inter-Centrafricains: la participation de Bozizé et Djotodia divise l’opinion

Mardi 13 Janvier 2015 - 17:15

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Le bureau de la commission chargée de l’organisation du forum inter-centrafricains de Bangui a été institué le 7 janvier. Seulement, les 22 membres issus des différentes couches de la vie nationale sont devant un dilemme, au sujet de la participation ou non des anciens chefs d’Etat, François Bozizé et Michel Djotodia. Un sujet qui ne cesse de diviser les Centrafricains.

La présidente de transition, Cathérine Samba Panza après consultations de plusieurs composantes des forces vives centrafricaines, a décidé de la mise en place de commission préparatoire du forum tant attendu de Bangui. La commission composée de 22 membres, est présidée par Antoinette Montaigne, ancienne ministre et actuelle porte-parole de la Présidence.

Selon une source proche de la Présidence, citée par le site d’information Centrafrique-presse, le bureau de la commission est représentatif car, « toutes les entités sont représentées : le Conseil national de transition, le gouvernement, les groupements politiques, la société civile, les confessions religieuses, les réfugiés, ainsi que les organisations de la jeunesse. »

Cet avis n’est pas partagé par l’une tendance des groupements politiques, qui avaient exprimé leur soutien aux récentes rencontres de Nairobi, en fin décembre 2014, auxquelles les anciens présidents François Bozizé et Michel Djotodia avaient été conviés.  

Eddy Symphorien Kparekouti, président du Parti de l’unité et de la reconstruction (PUR) a, dans un communiqué, dénoncé un manque de consensus dans la composition de cette commission préparatoire.  « Nous regrettons que ce consensus ne soit pas privilégié dans la désignation des vingt-deux membres de la commission préparatoire nommés, le 7 janvier 2015. Le PUR constate qu’il y a un déséquilibre total dans le choix des membres, car le pouvoir actuel s’est octroyé beaucoup de membres parmi les 22 dont les appartenances politiques sont connues. », a-t-il regretté.

Un proche de l’ancien président, François Bozizé, pense que les autorités actuelles et leurs alliés veulent écarter certaines figures, notamment les anciens chefs d'Etat, du dialogue prévu le mois prochain à Bangui.

Crépin Mboli-Goumba, ancien ministre d’Etat, leader du Parti africain pour la transformation radicale et intégrale des Etats, est allé plus loin,  en réclamant ouvertement la participation de Bozizé et Djotodia. Il avait affirmé le 25 décembre 2015: « je regrette que malgré le fleuve de sang qui a coulé et continue de couler dans notre pays, certains leaders d’opinion ne résistent pas à la tentation de l’exclusion, à des fins de basses  considérations politiciennes, et pensent que la présence sur le sol national des deux anciens Présidents compromettrait leur chance aux élections générales à venir, tant leur conviction de gagner est frêle », déclarait-il.

Cependant, les partisans de l’exclusion des anciens chefs d’Etat du dialogue national, insistent sur le fait que leur participation pourrait conduire à une amnistie générale. Ce qui constitue à leurs yeux, une sorte de prime à l’impunité. 

L’ancien premier ministre  Martin Ziguélé, candidat annoncé du Mouvement de libération du peuple centrafricain à la prochaine présidentielle n’a pas, lui aussi,  caché son opposition à la participation des deux anciens présidents au forum. Il avait d’ailleurs stigmatisé les réunions de Nairobi : « cette rencontre est un risque pour les démarches relatives à l’organisation du forum ».

Même son de clôche du côté de la société civile qui avait estimé que tous les acteurs réunis à Nairobi avaient des comptes à rendre à la justice. « Si vous voyez tous ceux qui se sont réunis, ce ne sont que des personnalités qui sont fortement impliquées dans la crise. Elles ont des dossiers pondant devant la Cour pénale internationale. Pour nous, les inviter au dialogue, c’est une consécration de l’impunité », avait renchéri un responsable de la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme.

Fiacre Kombo (Stagiaire)