Sécurité et terrorisme en Afrique : François Hollande se justifie sur les interventions militaires françaises

Jeudi 15 Janvier 2015 - 14:11

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Lors de ses vœux aux armées à bord du porte-avion Charles de Gaulle, le 14 janvier, face à la menace terroriste, le président français François Hollande a rappelé que la France était en guerre. Il a aussi expliqué les raisons de la présence militaire française en Afrique.

François Hollande a rappelé les trois missions fondamentales définies par le livre blanc de la Défense : la protection du territoire et la sécurité des Français ; l'intervention et la dissuasion.

Le président a  par ailleurs rappelé la présence de l'armée française au Mali et en  Centrafrique et la lutte contre le terrorisme.

La lutte contre le terrorisme au Mali : « c’était le sens de l’opération au Mali », a-t-il expliqué, « confronté à une agression venant des terroristes qui occupaient déjà le nord du pays ». Grâce à la France, le Mali va retrouver l'intégrité de son territoire en 2013, sa légitimité et sa stabilité, et organiser des élections présidentielles et législatives. Les effectifs français au Mali passeront de 2500 à 1600 au mois de février, puis à 1000,  « le niveau nécessaire pour faire face à toute menace qui pourrait resurgir. Car les groupes terroristes sont encore présents, au moins dans la région ». 

En Centrafrique, une présence française pour assurer la sécurité des populations

François Hollande a rappelé que les forces françaises y ont toujours été présentes, de multiples façons. La présence française sera renforcée après le coup de force, et plus précisément en mars 2013, « pour assurer la sécurité, au moins celle des ressortissants français ». La spirale de violence à la fin de l'année 2013, liée à une confrontation interconfessionnelle et le drame humanitaire ont décidé l'opération Sangaris, en vue de secourir une population qui vivait des exactions et des massacres.

1600 soldats français conduisent actuellement avec les Africains, une mission en Centrafrique dont les objectifs sont : rétablir la sécurité à Bangui, puis dans l'ensemble du territoire centrafricain, grand comme la France et la Belgique réunies ; puis éviter de nouveaux massacres.

La troisième mission de la France est aussi de permettre l’accès de l’aide humanitaire. « Ici, en Centrafrique, il n’y a pas d’adversaire. Il y a des belligérants qui veulent se faire la guerre entre eux, des groupes armés qui veulent garder leurs moyens de destruction pour aller chercher querelle à leurs voisins », a expliqué François Hollande.

Le président français pense cependant, qu'il faut laisser les Centrafricains et les Africains décider de l'avenir politique du pays. Mais, « quelle serait aujourd’hui la situation en Centrafrique si la France était restée indifférente à la dérive de ce pays ? », s'interroge-t-il, « l’Afrique centrale, qui est déjà en grand désordre : le Sud-Soudan, la République démocratique du Congo, où tant de mouvements rebelles se réfugient, y compris en Centrafrique »

« Chaque fois que je suis reçu au nom de la France, en Afrique mais bien au-delà de l’Afrique, tous les chefs d’Etat ou de Gouvernement me rappellent combien notre intervention a pu être utile. Utile pour le Mali, utile pour le Sahel, utile pour la lutte contre le terrorisme, utile pour la sécurité et la paix dans le monde. Vous avez ainsi contribué à fortifier encore l’influence de la France », a souligné François Hollande.

Il a salué les 9 soldats français tombés au combat en 2014, au Mali et et Centrafrique, rappelant que « la liberté a forcément un prix ». Ajoutant :« ce que nous faisons pour la Défense, ce n’est pas simplement pour le statut de la France, c’est également pour préserver nos droits et nos libertés », a -t-il ajouté.

Une implication européenne en Centrafrique

François Hollande a manifesté son soutien à l'Europe de la défense, et a indiqué qu'il y aura une une forte implication de l'Union européenne (UE) en Centrafrique après le conseil des ministres des Affaires étrangères européen du 20 janvier. Il sera décidé des moyens de la présence de l'UE en soutien humanitaire. Il a rappelé que la France agit avec ses alliés, ses partenaires, et notamment européens, et qu'elle agit toujours dans le cadre de la légalité internationale.

 

Noël Ndong