Pour vivre de la terre, il faut la cultiver en la protégeant, dit le papeDimanche 1 Février 2015 - 16:26 Le Souverain pontife appelle à une réforme des politiques agricoles dans le monde pour que la terre continue de fournir à manger à tous. La fédération italienne des « cultivateurs directs », la Coldireti, fête cette année les 70 ans de sa fondation. Pour ce jubilé, quelques 200 agriculteurs italiens ont choisi d’aller saluer le pape samedi au Vatican, une occasion pour le chef de l’Eglise catholique de rappeler que les défis climatiques d’aujourd’hui appellent au changement d’attitude chez tous. Cultiver n’est rien si le geste ne sous-entend pas un rapport privilégié, presqu’affectif, avec la terre, a dit le pape François en substance. « Cultiver est une activité typiquement humaine », a relevé le pape. Cela sous-entend à la fois l’accueil de la terre mais aussi sa valorisation : « il n’y a vraiment pas d’humanité sans cultiver la terre ; pas de vie bonne sans la nourriture que la terre produit pour les hommes et les femmes de tout continent. L’agriculture s’avère donc centrale. A ce titre, elle mérite d’être reconnue et adéquatement valorisée même dans le choix des politiques et économiques », a dit le chef de l’Eglise catholique.
Dire cela, a-t-il poursuivi, invite à porter son regard vers deux domaines qui sont d’ailleurs proches l’un de l’autre : la pauvreté et la faim qui aujourd’hui encore intéressent une trop vaste partie de l’humanité et le devoir de protection de la planète. « Des règles de marché érigées en absolu ; une culture du déchet et du gaspillage qui atteint des proportions inacceptables quand on parle de nourriture tout comme la misère et la souffrance de tant de familles, appellent à repenser à fond le système de production et de distribution des aliments », a soutenu le pape.
Mais il faut aussi, dans le même temps, reconnaître que cultiver la terre ne suffit pas si cela ne s’accompagne pas de sa préservation. « Aujourd’hui, plus que jamais, il devient difficile de produire de la nourriture de qualité pour tous devant l’instabilité du climat, les mutations de la terre et les phénomènes récurrents de pollution. Les défis qui se posent sont donc celui de savoir comment réaliser une agriculture ayant un faible impact environnemental et celui de chercher en même temps à cultiver la terre tout en la préservant ».
Le discours du pape s’est conclu par les deux recommandations essentielles que sont, pour les agriculteurs de tout pays : « retrouver l’amour de la terre en tant que mère dont nous avons été tirés et vers laquelle nous sommes appelés à retourner constamment et, enfin, préserver la terre en faisant alliance avec elle afin qu’elle demeure source de vie pour l’entière famille humaine ainsi que cela est inscrit dans la volonté de Dieu ». Lucien Mpama |