Le pape François invite les évêques centrafricains au courage de la foi

Samedi 16 Mai 2015 - 11:45

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Les prélats centrafricains au complet étaient au Vatican vendredi matin. Le Souverain pontife leur y a tenu un discours de réconfort et de fermeté.

Conduits par leur archevêque et président, Mgr Dieudonné Nzapalainga de Bangui, les évêques catholiques de Centrafrique ont achevé vendredi, au Vatican, leur visite ad limina. Une semaine après ceux du Congo-Brazzaville, notamment, les évêques de Centrafrique ont reçu du pape ses encouragements dans la situation difficile de leur pays qui tente de sortir de la grave crise qui l’affecte depuis au moins deux ans. Le pape a remercié pour la part que l’Eglise catholique a prise et continue de prendre dans l’apaisement souhaité au cœur de l’Afrique : « Je forme le vœu que ce pèlerinage aux sources de la foi vous donne réconfort et encouragement pour la poursuite de votre ministère pastoral », leur-a-t-il dit.

Les premiers mots du chef de l’Eglise universelle ont été des paroles de réconfort pour tous les Centrafricains, demandant aux évêques de leur exprimer de sa part l’affection qu’il leur porte. « Je voudrais que vous transmettiez au peuple de Centrafrique tout entier l’assurance de ma proximité. Je sais les souffrances qu’il a vécues et qu’il vit encore, ainsi que les innombrables témoignages de foi et de fidélité que les chrétiens ont rendus au Christ ressuscité en de multiples occasions. Je suis particulièrement sensible à tout ce que vos communautés ont fait en faveur des personnes victimes des violences et des réfugiés ».

Le pape François rappelle à l’Eglise centrafricaine sa mission, difficile mais incontournable, de panser et guérir les plaies de la division, dans le contexte de violences qui a marqué la vie des Centrafricains ces derniers mois. « C’est lorsque le mal et la mort semblent triompher que l’espérance d’un renouveau fondé sur le Christ se fait jour. C’est quand la haine et la violence se déchaînent, que nous sommes appelés à répondre par le pardon et l’amour. Si, hélas, il n’en a pas toujours été ainsi dans les évènements récents que vous avez connu, c’est bien le signe que l’Évangile n’a pas encore partout pénétré profondément le cœur du peuple de Dieu, au point d’en changer les réflexes et les comportements. »

Puiser son courage dans la foi ; assurer une formation authentique aux valeurs et rester des guides intrépides puisant dans la force de l’Evangile : le Pape a recommandé aux Evêques de Centrafrique de rester des témoins de dialogue, de paix et de concorde pour leurs concitoyens. « Vous êtes appelés à former la conscience des fidèles ; et même celle du peuple tout entier car votre voix est écoutée et respectée de tous. C’est de cette manière qu’il convient de tenir la place qui vous revient dans les évolutions actuelles, évitant d’entrer directement dans les querelles politiciennes. Mais, en formant et en encourageant des laïcs, à s’engager dans le débat politique et à prendre des responsabilités – et c’est leur rôle –, vous transformerez peu à peu la société selon l’Évangile et préparerez un avenir heureux à votre peuple »

Le pape a enfin demandé aux évêques de Centrafrique de rester proches de leurs prêtres, de les soutenir tout en veillant, au besoin, à ce qu’ils ne dévient pas de leur mission et, quand c’est le cas, à ne pas hésiter. Le souverain pontife a appelé à soutenir les familles centrafricaines, lieu privilégié de l’annonce de la foi et berceau des vocations, mais qui sont aussi « les premières victimes des violences et qui sont trop souvent déstabilisées ou détruites en raison de l’éloignement d’un membre, d’un deuil, de la pauvreté, de discordes, de séparations. Je leur exprime ma proximité et mon affection », a-t-il conclu, en bénissant la nation centrafricaine tout entière.

Lucien Mpama

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