Danse traditionnelle : « Ekongo », son histoire et ses légendes

Lundi 31 Août 2015 - 16:26

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A l’origine, c’était « Iboga-l’Odzanga » qui veut dire « rites guerriers » avant de devenir « Ekongo ». La danse se distingue du Kiébé-Kiébé par son essence.  A la fois populaire et réservée aux initiés, la danse Ekongo est née au Congo,  dans le département de la Cuvette, durant la colonisation.

Atékou, Ekongono, Oyeba, Assoko, Abondji, Egnongo, Koyo-Ngandza, Ossangou, ensuite Okonda sont les villages qui ont posé les fondements de cette danse. Ekongo promeut la robustesse et développe les techniques de jeux de jambe (traits caractéristiques de la danse Ekongo d’hier et d’aujourd’hui) basée sur la force pure.

En effet, pour le grand dépositaire de cette danse, Albert Mboka Mouan’Eka, alias Etongo la dimè, qui se traduit par (un étang profond qui se mesure avec une branche), la danse Ekongo développe dès ses origines des valeurs liées essentiellement aux tribus Kouyous et Mbochis. Avec en trame de fond l’idée guerrière exprimée par la bravoure, le sacrifice et le sens de l’honneur. La danse fait appel à des enchainements (courses et sauts basés sur la souplesse) corporels.

Ebouélé, Opongo et Okombi-é-Bongo personnages illustres de la danse Ekongo occupent dans l’histoire une place tout à fait singulière. Une autre lignée de grands danseurs Kouyous contribuera aussi à l’évolution de la danse Ekongo avec des principes très structurés. On peut citer ceux venus de Loukoléla tel qu’Okombi, Okere Egondo, Okondza, Yoka qui ont marqué une génération de danseurs. 

La danse Ekongo comme moyen d’expression

Selon le grand dépositaire Albert Mboka Mouan’Eka, la danse traditionnelle Ekongo est un art qui renferme les vertus de courage, évitant le piège du décoratif et peut être plus encore celui du divertissement.

La danse Ekongo, comme moyen d’expression, a connu également depuis les temps immémoriaux un développement de puissants courants qui sont mêlés aux femmes comme Ngala Oyouèh, Bouya Akéra, Mboualé Obouagué, Omenga M’ambounou, Omenga M’abol.

Owando et Ikongono dans le département de la Cuvette formeront une lignée des villages ayant propulsé la danse Ekongo. Parmi les grands griots qui ont codifié l’acte de chanter pour augmenter l’activité émotionnelle du corps et de l’esprit des danseurs, on peut citer Ohandou, Ongonga’A Mba Mouéngué, Ikagna-la-Ngala, Ayessa et Mbouma de même que le dépositaire Albert Mboka. Ainsi, le premier à recevoir officiellement le sacre spirituel de la danse Ekongo est Désiré Issambo, suivi d’Albert Mboka Mouan’Eka alias Etongo la Dimè.

Outre les tribus Kouyous et Mbochis, la danse Ekongo s’est ouverte aux amoureux d’autres contrées se nourrissant d’interpénétration mutuelle à l’exemple des Batékés d’Alima et des Banguélé. Selon les initiés dans l’épitaphe « Kouyous », l’on trouve les Kouyous de Tanda, les Kouyous de Tiena, les Kouyous d’Ebobou et les Kouyous Banguélé.

Le rôle des instruments et tenues dans la danse Ekongo

Les instruments de la danse Ekongo ont un rôle tout aussi important que le chant. La danse traditionnelle Ekongo est instrumentée par un son agréable dans laquelle existent fondamentalement quatre tams-tams : un petit et un deuxième qui jouent le rôle de sono, ensuite les deux tams-tams de base qui jouent le rôle d’accompagnement (s’il faut le ramener à la musique moderne ils jouent le rôle de petite caisse et grosse caisse ; traduit en langue Kouyou Kenaga, Ndolo et les Ngogos).

A cela s’ajoutent d’autres instruments d’accompagnement à l’exemple d’Ikonga et d’Okimou qui s’appuient sur une répétition du battement des mains, ensuite remplacé par les battements des morceaux de bois pour plus de commodité, suivi des bambous de chine et de la corne de bœuf. De même dans les instruments utilisés, on retrouve aussi ceux d’origine Mbéti, etc.

Quant aux tenues que mettent en exergue les danseurs d'Ekongo, elles sont composées pour les unes, d’une peau d’antilope, et pour les autres des peaux d'autres animaux. Mais toujours sans lésiner ni sur les matières, ni sur les couleurs et encore moins sur le raphia arboré de poupées et perruques assortis. Un clin d’œil pour forcer l’admiration du public.

En définitive, en regardant de prèsl a danse traditionnelle Ekongo, on lui trouvera des similitudes avec la danse des zoulous d’Afrique du Sud notamment dans le style danse de guerrier (sauter, danser, retourner, remonter, etc.).

 

 

Guillaume Ondzé

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