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La femme congolaise dans le gouvernement de la République

Samedi 7 Novembre 2015 - 10:45

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Émilie Manima ? À de nombreux Congolais, ce nom ne dit rien. Et pourtant, c’est celui de la première femme congolaise, ministre dans un gouvernement de la République. Elle a fait son entrée en 1975, nommée par le président Marien Ngouabi, 25 ans après l’accession du Congo à l’indépendance. À vrai dire, en dehors de ce fait, on connait très peu sur cette femme. Qu’importe !  Son passage dans un gouvernement permet de parler de la femme au moment où le peuple congolais vient d’adopter le projet de constitution soumis au référendum le 25 octobre dernier. Le thème de la femme dans la nouvelle loi fondamentale a été prégnant pendant toute la durée de la campagne référendaire. À son sujet, on a parlé, entre autres propos, de la parité.

Depuis 1957, date de la formation du premier gouvernement congolais, le Congo, à ce jour, compte 340 ministres anciens ou en activité, dont 18 femmes-ministres. Parmi ces femmes : Émilie Manima, Bernadette Bayonne (1984), Jeanne Dambendzet (1989), Fouty Soungou (1991), Thérèse Avemeka et Albertine Lipou Massala (1992), Ibouritso (1995), Sophie Moukouyou (1996), Julienne Ondziel, Aimé Mambou Gnali et Cécile Matingou ( 1997), Adelaïde Mougani, Émilienne Raoul, Rosalie Kama Niamayoua et Leckomba Loumeto (2002), Claudine Munari (2009), Madeleine Yila Boumpoutou (2011), Lipiti (2012).

De Manima à Lipiti,  18 ministres, c’est peu ! À peu près 5% de l’effectif total. La mise en application de la nouvelle Constitution pourrait être l’occasion de donner du sens à toutes les proclamations théoriques sur la parité hommes-femmes. Pourquoi pas une femme Premier ministre dans le futur gouvernement de la République ? Des femmes de talent, le Congo en compte un certain nombre. Politiquement, ce serait un signe fort du président de la République et une innovation qui apporterait un peu de fraîcheur féminine dans le jeu politique abrupt des hommes qui nous a souvent conduits dans le mur de la violence. Ce que nous avons vécu mardi 20 octobre dernier à cause de l’amateurisme et de la légèreté d’une partie de la classe politique. Sans  état d’âme, elle a prôné la casse. Il en ressort une désagréable impression que les principes et les valeurs de la République ne font plus le poids face aux calculs politiciens. Banaliser la violence et la mort est au mieux abject, au pire irresponsable. Le peuple s’en souviendra en 2016.

Cette déplorable sortie de route d’hommes et de femmes qui ont l’ambition de diriger ce pays est un avertissement. Le pays, livré aux mains inexpertes de tels individus, n’est pas à l’abri de la balkanisation. Face à une telle éventualité, une alternance avec de tels acteurs ressemblerait à l’apocalypse. Heureusement, leurs  injonctions saumâtres ont fait flop. Le référendum a bien eu lieu, en dépit de l’intimidation rampante des électeurs et des coups de semonce d’une radio et une télévision occidentales, colporteuses de ragots qui, en ces temps de nihilisme, versent dans la caricature, les imprécations et les réquisitoires spécieux. Ni leurs vitupérations ni leurs dénonciations calomnieuses n’impressionneront les populations congolaises.

La politique au Congo ne serait-elle, en définitive, que mensonge et tromperie, comme le pense le peuple ? Ses désenchantements expliquent aujourd’hui, pour une grande part, sa désaffection de la politique. Dieu merci, le succès du « Oui », le 25 octobre dernier, est la victoire du peuple congolais dans son ensemble. Celle-ci autorise le passage du « Chemin d’Avenir » au chemin de l’espérance d’une République solidaire.

MFUMU

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