Santé publique : l’augmentation de la résistance aux antibiotiques inquiète l’OMSMardi 17 Novembre 2015 - 12:00 L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rendu publique le 16 novembre, une étude sur l’antibioresistance (résistance aux antibiotiques), un fléau mondial qui fait des milliers de victimes chaque année. Pour marquer cet événement, une campagne visant à sensibiliser les populations face à cette menace majeure pour la santé publique, a été lancée sur le thème: « Antibiotiques: à manipuler avec précaution ». Cette campagne s’inscrit dans le cadre de la première semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques. Selon une enquête menée dans 12 pays, près de 2/3 de personnes interrogées ne comprennent pas ce problème de résistance aux antibiotiques, ni comment le résoudre. Parmi les attitudes ciblées, 64% d’entre elles pensent à tort que les antibiotiques peuvent être utilisés pour soigner des rhumes et la grippe. Les auteurs du rapport ont indiqué que 44% de personnes interrogées pensent que ce problème ne se pose que pour ceux qui abusent des antibiotiques. Les 2/3 estiment pouvoir l’éviter en prenant correctement le traitement qui leur a été prescrit. En clair, la résistance aux antibiotiques s’explique au fait que certaines personnes cessent de prendre leurs médicaments lorsqu’elles se sentent mieux, avant la fin du traitement prescrit. En termes de réponse, plus de la moitié (57%) pense ne pas pouvoir agir contre elle. C'est une réaction peu connue des malades. Elle survient lorsqu’une bactérie évolue et devient résistante aux antibiotiques utilisés pour traiter les infections, selon l’OMS. Ce fléau mondial est surtout lié à la surconsommation d’antibiotiques et à leur mauvaise utilisation. La directrice générale de l’OMS, qui annonçait les conclusions de l’enquête, a évoqué l’importance de la campagne de sensibilisation et souligné que la résistance aux antibiotiques est effectivement mal comprise dans le monde. « L’augmentation de la résistance aux antibiotiques représente un immense danger pour la santé mondiale, et les gouvernements reconnaissent désormais qu’il s’agit de l’un des plus grands défis auxquels la santé publique est confrontée aujourd’hui. Elle atteint des niveaux dangereusement élevés dans toutes les parties du monde », a-t-elle déclaré. Pour sa part, le représentant spécial de Margaret Chan pour la résistance aux antimicrobiens, le Dr Keiji Fukuda, a souligné que la résistance aux antibiotiques compromet de nombreux progrès obtenus dans le domaine médical. Elle va nécessiter un « changement mondial de comportement de la part des individus comme des sociétés », a-t-il poursuivi. L’enquête suscitée a été menée auprès de 10.000 personnes dans 12 pays (Afrique du Sud, Barbade, Chine, Egypte, Inde, Indonésie, Mexique, Nigeria, Russie, Serbie, Soudan, Viet Nam).
Nestor N'Gampoula Notification:Non |