Gouvernance électorale : Joseph Kabila suggère des réformes courageuses

Lundi 30 Novembre 2015 - 15:30

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Dans une allocution radiotélévisée prononcée le 28 novembre, le président de la République a annoncé la convocation d'un dialogue national pour donner une chance au processus électoral, à un peu plus de treize mois de la fin de son mandat.

« (…) J’ai décidé, ce jour, de la convocation d’un dialogue politique national inclusif, et de la mise en place subséquente, d’un comité préparatoire pouvant régler tous les aspects liés à son organisation matérielle ». Ces propos de Joseph Kabila contenus dans son discours du 28 novembre à la nation ont le mérite de lever le suspense longtemps entretenu autour de la convocation du dialogue national. C’est chose faite, à présent quand bien même le chef de l’Etat est resté muet sur la date, encore moins sur le format dudit dialogue. Joseph Kabila a saisi l’opportunité pour réitérer le bienfondé de ces assises qu’il présente, à juste titre, comme la seule voie susceptible de forger le « consensus responsable » que requiert l’état de la nation. Ce n’est qu’à cette seule condition, a-t-il indiqué, que la communauté nationale pourra « donner une chance à la relance du processus électoral en lui conférant toutes ses lettres de noblesse, à savoir: la conformité aux standards internationaux, notamment, sa crédibilité, son inclusivité et surtout son apaisement ».

L’occasion est donc donnée, à travers cette rencontre citoyenne, d’aplanir les divergences profondes qui apparaissent chaque jour sur l’édifice national. Il s’agit: primo, du fichier électoral pour lequel Joseph Kabila exhorte à la levée de certaines options aux fins de régler, en amont, toutes les imperfections décelées de sorte à réduire au maximum les contestations prévisibles; secundo, il sera aussi question, au cours de ce forum national, de régler les divergences qu’inspire le calendrier électoral, mais aussi, de donner des garanties  à la sécurisation du processus électoral au regard des tristes expériences de 2006 et 2011; tertio, le financement du processus électoral requiert, selon Joseph Kabila, une réflexion profonde sur un système électoral avec des modalités de vote peu coûteuses à la lumière du déficit financier qui gangrène le processus électoral en RDC. « Comment allier deux impératifs majeurs, à savoir : la démocratie et le développement et éviter que le processus électoral ne soit en conflit ouvert avec nos efforts de développement ? Ensemble, il nous faut lever des options à la fois courageuses et pragmatiques sur les réformes qui s’imposent sur tous ces sujets relatifs à la gouvernance électorale de notre pays », a-t-il martelé.

Enfin, une emphase particulière devra également être mise sur le rôle des partenaires extérieurs dans le processus électoral. « Comment éviter que l’apport extérieur attendu n’ouvre grandement la porte à un droit d’ingérence ou d’interférence dans nos affaires intérieures ? », s’est interrogé le chef de l’Etat tout en appelant à la levée des options « sur ce qui est compatible aussi bien avec l’intérêt national qu’avec le principe d’interdépendance dans un monde globalisé ».        

Pour en revenir à l’organisation du dialogue proprement dit, Joseph Kabila a annoncé la mise en place subséquente d’un comité préparatoire pouvant régler tous les aspects liés à son organisation matérielle. Dans la foulée, il a indiqué avoir pris des mesures individuelles de grâce, sans autres détails, et ordonné au gouvernement « d’agir dans le même sens conformément à ses compétences, en vue de pacifier les esprits ». Concluant son discours, il a annoncé que « la tâche de la co-modération de ces assises pourra bénéficier de l’accompagnement d’une facilitation internationale qui aura à offrir ses bons offices, en cas de difficulté majeure ».

Alain Diasso

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