Nord-Kivu: le M23 aux abois

Les choses sont décidemment allées très vite le week-end dernier sur le front de l’est, précisément au nord de Goma en proie aux nouveaux affrontements. Les lignes ont bougé en faveur des forces loyalistes qui ont pris l’ascendance sur les rebelles du M23 défaits sur plusieurs axes. À Kiwandja et Rutshuru, les Fardc ont développé une puissance de feu à laquelle les rebelles n’ont pas résisté au point de battre en retraite vers Bunagana, à la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda.

Appuyées par les éléments de la Brigade spéciale d’intervention de la Monusco, les Fardc s’attelleraient présentement à nettoyer toutes les bases où les rebelles se sont repliés à l’image du camp de Nyiongera considéré comme principale forteresse des mutins. Celle-ci a été abandonnée par ses occupants plutôt tétanisés par l’imminente attaque des Fardc déterminées à en finir avec eux. « On a plus de temps à perdre, on va en finir avec ces hors-la-loi une fois pour toute », avait du reste prévenu le lieutenant colonel, Olivier Hamuli, le porte-parole des Fardc au Nord-Kivu. Depuis le 26 octobre, le tandem Fardc-Monusco mène une action militaire de grade envergure en faisant passer sous son giron plusieurs localités jusque-là réputées chasses gardées du M23, entre autres, Kibumba et Bahumba dans le territoire de Nyiragongo.

Après la récupération des localités telles que Rubare, Kako, Kalengera, Biruma, Tchengerero et Katalé, sur l’axe Goma-Kiwandja, aujourd’hui les Fardc ne jurent que la libération de l’ensemble du territoire de Rutshuru. Rumangabo, situé à 50 km de la capitale du Nord-Kivu, est également passé depuis le 28 octobre dans le camp des Fardc, indique-t-on. C’est, pense-t-on, qu’une question d’heures à présent que les Fardc ont mis le cap sur Chengerero, Bunagana et Runyonyi, des localités où le gros des combattants du M23 se sont retranchés.  

À l’étape de Kibumba reprise depuis le samedi, les Fardc, qui étaient en plein ratissage des positions du M23 au niveau des grottes situées dans les environs de la zone appelée « Trois Antennes », ont découvert deux fosses communes dans cette localité du Nord-Kivu. Il s’agit, en fait, des ossements d’adultes et des enfants qui laissent entrevoir l’ampleur de l’horreur perpétrée dans ce lieu. Pour le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, qui a visité ce lieu sinistre, il y a lieu de mener une enquête internationale « pour qu’on puisse établir les responsabilités par rapport à ceux qui seraient des auteurs de ces exactions ». En attendant, une commission d’enquête est à pied d’œuvre sous les auspices du ministère de la Défense nationale et des anciens combattants

 Actuellement, la zone de découverte de ces fosses communes est quadrillée par les Fardc, en attendant le déploiement d’une équipe internationale d’enquête, précisent les sources internes du gouvernorat du Nord-Kivu.