Investissements : d’ ici à 2025, la part de l’Afrique va augmenter de 75% dans le chiffre d’affaires des entreprises françaises

Samedi 19 Décembre 2015 - 16:00

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À en croire une étude du cabinet de conseil BearingPoint, les entreprises françaises sont appelées à revoir « leur business model en Afrique ».

Sur la base d’un sondage réalisé auprès des directions internationales de 800 entreprises françaises, l’étude révèle que la part des activitéss africaines dans le chiffre d’affaires des grandes entreprises françaises va augmenter de 75% au cours de la prochaine décennie. Le pourcentage de ces entreprises  qui déclarent que l’Afrique représente moins de 5% de leur chiffre d’affaires serait passé de 57% en 2005  à 38% en 2015. Ce pourcentage  va poursuivre sa baisse durant les années à venir pour ne représenter que 14% en 2020.

Selon l’associé du cabinet BearingPoint, Jean-Michel Huet,  « aujourd’hui, les investisseurs sont convaincus du potentiel du  continent africain. Les entreprises saisissent des opportunités de différentes natures, et sur plusieurs secteurs. […] avec cette  étude, nous avons voulu apporter notre expérience et la vision terrain  que n’ont pas toujours les directions internationales des entreprises  qui envisagent de partir à la conquête du marché africain ».

La réussite des entreprises attirées par les perspectives du marché africain est conditionnée par leur capacité à développer leurs  activités en fonction de la demande locale. En effet, « l’hétérogénéité des populations, de leurs besoins et de leurs  aspirations croissantes, corrélée à une grande disparité du  développement des entreprises et des structures publiques locales, conduisent les entreprises occidentales à adapter leur segmentation, à la spécialiser dans l’adressage du marché africain ».

Pour Jean-Michel Huet, « innover en Afrique implique une proposition des solutions plus disruptives, adaptées à des personnes qui ont accès aux nouvelles technologies sans pour autant avoir de réponses à des besoins  fondamentaux, en matière d’alimentation, de santé ou de logement ». Face à ces enjeux, 45% des entreprises font le choix de la  prudence, en optant pour une stratégie de déploiement pays par pays.

L’étude relève que les entreprises qui tentent de se développer en Afrique rencontrent une compétition croissante des concurrents locaux très redoutables, qui bousculent le paysage concurrentiel, grâce à leurs connaissances approfondies des marchés, mais aussi grâce à une compétitivité  du prix qui fragilise la position des acteurs occidentaux. Les résultats de l’étude notent aussi la méconnaissance  des entreprises françaises des enjeux spécifiques du continent africain. En effet, 95%  pensent  que la qualité de leurs produits est  un avantage compétitif décisif et 86% estiment ne pas être assez compétitives d’un point de vue coût.

« Le prix étant un facteur clé de  succès en Afrique, et les concurrents particulièrement rôdés sur ce  point, il apparaît que c’est peut-être tout le business modèle des entreprises françaises qui est à revoir, afin de mieux s’adapter aux  conditions actuelles du marché africain», concluent les auteurs de l’étude.

Noël Ndong

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