Pas de trêve pour les morts d’immigrés en Méditerranée

Jeudi 25 Février 2016 - 19:01

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La question migratoire semble avoir changé d’axe mais pas d’ampleur. Et le drame des morts se poursuit.

Les garde-côtes continuent de ramener à terre des corps sans vie ou des frêles embarcations bondées de migrants transis. Hommes, femmes et surtout enfants voyageant sans tuteurs légaux continuent de débarquer sur les ports de l’Italie du Sud. La vague actuelle concerne surtout les migrants syriens, mais ce n’est qu’une illusion d’optique. Leur chemin de fuite semble privilégier la Turquie, puis la Grèce. Et à partir de là, « se débrouiller » pour franchir la Méditerranée. Et trouver la mort au bout de cette témérité. Mais la Libye continue de représenter un attrait irremplaçable en raison de sa proximité géographique avec l’Italie, et du chaos qui y règne favorisant le manque de contrôle et la corruption.

Plus de 700 migrants dans six embarcations parties des côtes libyennes ont ainsi été ramenés à Lampedusa mercredi. À bord des bateaux en piteux état, les sauveteurs italiens ont trouvé quatre cadavres Quatre jours plus tôt, ils avaient repéré deux corps flottant au large de la Sicile (Italie du sud) ; un seul avait pu être repêché. Le ministère italien de l’Intérieur affirme que depuis le début de l'année ce sont 6.736 personnes qui sont arrivées en Italie via la Libye.

Chiffre élevé mais qui marque une tendance à la baisse puisque l’an dernier, à la même période, ce sont 7.257 désespérés qui étaient parvenus à poser pied sur les bordures de l’Italie. Ils avaient été recueillis dans des centres de rétention, avant examen de leur dossier et expulsion éventuelle. L’Organisation internationale des migrations (OIM) indique que, au total, ce sont plus de 110.000 migrants et réfugiés qui sont arrivés depuis début 2016 en Europe en traversant la Méditerranée, essentiellement via la Grèce. Et on dénombre 410 morts en mer depuis le 1er janvier.

Le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés, HCR, ajoute que la plus grande partie des migrants arrivant en Europe ces jours-ci sont des réfugiés ou des requérants d’asile. Ils sont syriens en majorité, afghans, irakiens, iraniens ou pakistanais. Mais il y a aussi parmi eux, indique l’organisation, des Marocains, des Somaliens, des Nigérians, des Gambiens, des Guinéens ou des Sénégalais. Comme quoi, les guerres du Moyen-Orient ne masquent pas les désespoirs des autres parties du monde, et que si les médias occidentaux ne s’intéressent pas à ces zones, il s’y joue aussi le destin de millions de vies à sauver.

Lucien Mpama

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