Afrique de l’Est : le Soudan du Sud intègre l’espace EAC

L'admission de Juba a été annoncée mercredi par le président tanzanien John Magufuli, qui assure la présidence tournante de cet espace régional fort de 150 millions d'habitants. Le plus jeune Etat du monde qui a fait sécession du Soudan, après plusieurs décennies de guerre civile, a accédé à la souveraineté internationale en juillet 2011.

Mais très vite le pays a basculé dans la guerre civile en décembre 2013 émaillée de rivalités intercommunautaires. Officiellement, le conflit sanglant surgit lorsque le président Salva Kiir a accusé son ancien vice-président Riek Machar de fomenter un coup d'État. Après plusieurs rounds de négociations, les deux leaders sont parvenus, sous l’égide de la communauté internationale, à signer un accord fin janvier dernier qui prévoit la fin des affrontements et la libération des prisonniers dans les deux camps. L’accord de cessation des hostilités a également permis la réinstallation de Riek Machar à son poste de vice-président le 11 février.

Le conflit au Soudan du sud a fait entre 50,000 et 100,000 morts imputables aux deux camps, selon les ONG humanitaires. Plus de 2,3 millions de personnes ont été chassées de chez elles, dont la plupart dépend de l’aide humanitaire. La guerre a durement affecté l'économie du pays, confronté à une inflation galopante, à l'effondrement de sa monnaie et à une diminution de plus de 50% de sa production pétrolière - de loin sa principale ressource - depuis son indépendance. De nombreux travailleurs venus de pays voisins comme le Kenya ont fui la guerre, qui a vu des villes entières détruites par les combats.