Opinion
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Regard sur les cinquante dernières années(1965-2015) (8) 1972Jeudi 3 Mars 2016 - 16:47 Brazzaville, plongée dans la fièvre de la Coupe d’Afrique des Nations, est secoué par un coup d’Etat, mené par une frange du Parti congolais du travail. Les contemporains de cet événement sont muets comme des carpes. Nous n’en saurons guère plus sur les aspects « occultes » de cette conspiration. Ce qu’on peut dire cependant, ce genre de pronunciamiento n’est plus guère possible. La démocratie, faisant son petit bonheur de chemin, contrarie désormais les rêves de ceux qui en appellent aux armes ou à la rue pour prendre le pouvoir. Autres temps, autres mœurs. Drapés des oripeaux de la démocratie, ils n’en demeurent pas moins partisans de la violence dans la vie politique. Ils continuent de se tromper d’époque. Assez rapidement, le M22 est éclipsé par la victoire inespérée des Diables Rouges, Petit Poucet de la compétition, aux dires des bookmakers, à la Coupe d’ Afrique des Nations (Can), du 23 février au 5 mars 1972). À cette occasion, un disque souvenir de la 8ème coupe d’Afrique des nations est édité chez African, sous la référence 90571. Il est réalisé par l’Ortf (Office de radiodiffusion et de télévision française), sous la direction de Pascal Bruno, journaliste. Samedi 18 mars 1972, au Palais de Justice de Brazzaville, une Congolaise prête serment en qualité de magistrat. Une première dans les annales de la Justice de notre pays. Mme Mambou née Pembellot Agathe, c’est d’elle qu’il s’agit, après ses études à l’école urbaine des filles de Pointe-Noire, en 1956, entre au Lycée Victor Augagneur où elle obtient son Bepc. Elle est réputée première congolaise bachelière de cet établissement, en 1965. C’est au Centre d’enseignement supérieur de Brazzaville qu’elle entreprend ses études supérieures, qu’elle poursuit, ensuite, en France. Elle obtient sa licence en droit à Paris, en 1969. Avant de rentrer au Congo, elle suit une formation professionnelle au centre national d’études judiciaires en 1969-1970, suivie d’un stage au tribunal de Grande instance de Melun, en région parisienne. Sans transition et sans nombrilisme, il convient de signaler, ici, que les Congolais, précurseurs à certains égards, organisent, en cette année convulsive, le premier événement politique, dénommé conférence nationale, en Afrique. Longtemps avant les conférences du même nom, post-La Baule. La Conférence nationale d’information se déroule à l’Hôtel de ville du 15 au 18 avril 1972 sous la présidence du Commandant Marien Ngouabi, entouré de Pierre Nze et Ange Poungui, membres du bureau politique et d’Ekamba Elombe, chargé de la Presse et Propagande. Elle avait un but informatif. Suite au coup d’Etat manqué, il était urgent d’expliquer au peuple, les enjeux de l’heure. Elle a donné lieu à des joutes oratoires mémorables. Un événement chasse l’autre, avec une rare rapidité, en cette année 1972; c’est le cas de la consécration de l’église Saint-Pierre Claver à Bacongo, dimanche 23 avril, qui focalise l’attention du public, après le tumulte causé dans la capitale congolaise par les mutins du 22 février. Décès, le vendredi 5 mai 1972, à Madrid en Espagne, de l’abbé Fulbert Youlou, premier président de la République du Congo. Sa dépouille mortelle est transférée, le 11 décembre suivant, à Brazzaville. Il repose dans sa maison de Madibou, son village natal, depuis le 16 décembre 1972. Pour l’histoire, signalons que l’ancien président ghanéen, Kwame Nkrumah, est décédé quelques jours avant Fulbert Youlou. Le 28 mai 1972, une grande figure de Brazzaville, Raphaël Bouboutou meurt dans la capitale. Né en 1905 à Mbanza-Ngueri, il laisse au pays une prestigieuse lignée d’enfants. La Coupe d’Afrique centrale se déroule à Brazzaville, du 13 au 23 juillet 1972. C’est l’occasion de nous souvenir de Raoul Okoumou, secrétaire permanent des éliminatoires des 2èmes Jeux Africains et de la coupe précitée. En littérature, parution du livre de Martial Sinda sur le « Messianisme congolais ». Grand prix littéraire de l’Aef (Afrique équatoriale française) en 1956, il est né en 1935 à Mbamou-Matoumbou (Kinkala). Sylvain Bemba, de son côté, reçoit le Prix des auditeurs du concours théâtral interafricain de l’Ortf pour l’année 1972. Il a déjà gagné un prix, du même concours, sous un pseudonyme.
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