Le pape condamne l’assassinat de quatre religieuses au YémenSamedi 5 Mars 2016 - 18:24 Un centre pour personnes âgées était visé. Parmi les tués, des religieuses africaines originaires du Kenya et du Rwanda. Il ne saurait y avoir une structure plus représentative de la mission de l’Eglise catholique dans la société, quelle que soit sa dominance religieuse, qu’un auspice de vieillards. Et pas une congrégation missionnaire plus dévouée à une telle mission que les Sœurs de la Charité de Mère Teresa. Vendredi, quatre hommes armés ont pris d’assaut un centre pour personnes âgées dans le quartier Cheikh Othman, à Aden, la capitale du Yémen. Pays largement musulman et en guerre, la communauté catholique n’y est ni visible ni impliquée dans des activités autres que le bénévolat. C’est pourquoi, dans des mots inhabituellement fermes, le pape courroucé s’est élevé contre une attaque qualifiée par lui de « diabolique », et « gratuite ». Le bilan de cette attaque est de 16 morts. Les victimes sont des vieillards de l’auspice, le gardien yéménite de la structure (qui a été ligoté, avant d’être tué) et quatre sœurs : deux Rwandaises, une Kenyane et une Indienne, toutes membres de la congrégation des Sœurs de la Charité. « Sa Sainteté le pape François a été choqué et profondément attristé d'apprendre l'assassinat de quatre missionnaires de la charité et de douze autres personnes dans un hospice à Aden. Il assure les familles et tous ceux qui ont été frappés par cet acte de violence insensé et diabolique de ses prières et de sa proximité spirituelle », a indiqué le cardinal secrétaire d’Etat (premier ministre) du Vatican, Pietro Parolin. Le souverain pontife « prie pour que ce massacre éveille les consciences, touche les cœurs et pousse toutes les parties à déposer les armes et emprunter la voie du dialogue », a ajouté le cardinal Parolin. « Il appelle les parties en présence dans ce conflit à renoncer à la violence et à renouveler leur engagement en faveur du peuple du Yémen en particulier, des plus nécessiteux au service desquels se trouvaient les sœurs et leurs assistants ». L’acte odieux n’a été revendiqué par aucun des groupes qui s’affrontent dans ce pays. Un officiel a cru y voir la main du mouvement djihadiste de l’Etat islamique, mais en l’absence d’éléments de preuve, tout cela n’est que conjecture. « Plus l’Eglise est proche de Jésus Christ, et plus elle participe de sa Passion », a relevé le vicaire apostolique (évêque) d’Arabie du nord, Mgr Camillo Ballin qui a aussi juridiction sur le Yémen. « Les sœurs assassinées donnaient leur vie pour servir des personnes âgées et des infirmes. En 1998 déjà, trois d’entre elles avaient été sauvagement battues avec des bâtons. Tuer au nom de Dieu reste une chose épouvantable qu’aucun musulman ne saurait accepter », a-t-il ajouté. Lucien Mpama Notification:Non |