Migrants : cible d’attaques racistes, le père Olivier quitte ses fonctions de curéLundi 7 Mars 2016 - 18:30 Le Germano-congolais n’en pouvait plus des insultes et vexations de la part de ses paroissiens en Bavière L’Allemagne respire-t-elle de nouveau un air de racisme décomplexé et de xénophobie ouverte ? La question se pose depuis quelques temps. Les attaques contre les centres d’accueil des migrants se multiplient. Les insultes ouvertement xénophobes aussi, dans certaines parties de l’est allemand alors que Pegida, mouvement raciste et antimusulman, ne s’est jamais aussi bien porté. Le père Olivier Ndijimbi-Tshiende a fait les frais de son soutien aux migrants; il a décidé de jeter l’éponge sur l’air du « trop, c’est trop ! ». « Le prêtre Olivier Ndijimbi-Tshiende mettra fin au 1er avril à son sacerdoce dans la paroisse de Zornedig (Bavière) et occupera de nouvelles fonctions », a indiqué lundi l'évêché de Munich qui dit « regretter beaucoup » la décision d’un prêtre à qui il continue toutefois de manifester sa solidarité et son soutien. La « faute » du père Olivier : avoir rappelé à ses paroissiens que l’accueil des migrants est une valeur évangélique, que même la chancelière Angela Merkel a récemment réaffirmée. A 66 ans, et présent en Allemagne depuis des années, le Germano-congolais dit avoir reçu beaucoup de menaces de mort anonymes et fait l'objet de trop d’insultes racistes, souvent publiques. Même des élus locaux de droite, appartenant au CSU (le parti de Mme Merkel), se sont joints à la curée, si l’on peut dire, traitant l’homme d’Eglise de « nègre ». Il a reçu des aménités du genre : « Dégage à Auschwitz » ou encore : « Après la messe, ton compte est bon ». La décision du père Olivier a été annoncée dimanche, lors de la messe. « Il se sent à présent soulagé… la situation a été pour lui très difficile à supporter », a souligné un communiqué de son évêque local. Il n’est pas précisé si le prêtre quitte son état sacerdotal ou change seulement de lieu et de fonction. Si un homme de son âge est arrivé à prendre une telle décision, c’est que le poids de l’ostracisme a été fort. Lucien Mpama Notification:Non |