Abus sexuels imputés aux Casques bleus : désaccords à l’ONU sur le scandaleJeudi 10 Mars 2016 - 13:15 La Russie, l’Egypte et plusieurs pays africains s’opposent à la résolution proposée par les Etats-Unis, qui prévoit de rapatrier des contingents entiers de Casques bleus soupçonnés d’abus sexuels en Centrafrique ou en République démocratique du Congo. Proposé dans la foulée dans un rapport du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, ayant recensé 69 cas d’abus sexuels qui auraient été commis par les Casques bleus en 2015, une nette augmentation par rapport à 2014, ce texte agite le Conseil de sécurité de l’organisation. Il fait pression sur les pays fournisseurs de troupes, auxquels il leur est demandé d’enquêter et de sanctionner pénalement les coupables. En clair, la résolution autorise le secrétaire général de l’ONU à « remplacer toutes les unités militaires et/ou de police » d’un pays fournisseur de troupes, si ce dernier ne prend aucune mesure pour traduire en justice les responsables d’abus sexuels. Le désaccord et les différences persistent encore puisqu’il n’y a pas toujours eu vote sur ce projet de résolution. Malgré cela, l’ambassadeur britannique Matthew Rycroft a, non seulement salué l’initiative, mais a également exhorté l’adoption « sans délai » du texte. La Russie et l’Egypte, pour leur part, ont estimé que ce problème devait être traité par l’Assemblée générale et non par le Conseil de sécurité, selon plusieurs diplomates. Dans les coulisses, certains diplomates pensent qu’il s’agit d’une stratégie pour « bloquer la mesure du fait qu’elle imposerait de nouvelles obligations aux pays ». « Le texte fera la différence. Il s’agit de changer la culture de l’inaction au sein des Nations unies », a déclaré par exemple un ambassadeur qui a requis l’anonymat. Selon des sources concordantes, le secrétaire général de l’ONU doit s’exprimer sur le sujet devant le Conseil de sécurité pour expliquer pourquoi il a choisi d’identifier dans son rapport la nationalité de tous les Casques bleus accusés. Dans le rapport de Ban Ki-moon, sur les 69 cas recensés en 2015, plus de la moitié ont été enregistrés dans deux missions de maintien de la paix de l’ONU: la Mission multidimensionnelle intégrée de satabilisation des Nations unies en Centrafrique (Minusca) et la Monusco en RDC. Il s’agit des soldats ou policiers de 21 pays qui sont mis en cause dans ce texte. Signalons que quelque 122 pays fournissent 125.000 soldats et policiers aux différentes missions de l’ONU à travers le monde.
Nestor N'Gampoula Notification:Non |