Italie : des élus impatients réclament l’arrivée de tous les enfants adoptés au Congo

Samedi 26 Mars 2016 - 12:45

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Le compte-goutte des autorisations accordées par Kinshasa exaspère à Rome

Pourquoi ne pas donner le feu vert définitif aux familles occidentales qui ont engagé une procédure légale d’adoption d’un millier de petits Congolais lorsque toutes les formalités ont été accomplies ? La question revient régulièrement à l’assemblée nationale italienne, à Rome, où on n’est pas loin de comparer la lenteur avec laquelle les autorités congolaises accordent les « OK » à de la véritable mise à l’épreuve. En Italie, des familles adoptantes sont dans l’attente depuis 2013 pour certaines pour pouvoir embrasser leurs enfants.

La découverte par Kinshasa de cas d’irrégularités manifestes avait paralysé toute la procédure pendant trois ans. Les autorités s’étaient données le temps d’étudier les dossiers au cas par cas. Mesure légitime et tout à fait louable ; prudence nécessaire aussi, soulignent les organisations d’adoption en Italie : mais pourquoi pénaliser tout le monde ? Les indélicats (coupables de maltraitements d’enfants ou en situation de couple homosexuelle) ne sont pas dans le rang des familles italiennes : pourquoi donc leur faire porter le fardeau d’une attente qui met les nerfs de tous à rude épreuve ?

Le sénateur Aldo di Biagio s’est fait l’interprète du sentiment de beaucoup dans cette situation. Pour lui, il s’agit d’un « drame » qui touche les familles qui attendent quelque 130 enfants congolais légalement adoptés. « A certains moments, nous nous sommes réjouis attendant avec confiance le déblocage des dossiers, certains que toutes les circonstances qui peuvent expliquer les raisons de cette situation ne seront bientôt qu’un mauvais souvenir ». Au lieu de cela, a-t-il dit, tout se passe comme si le robinet était ouvert et fermé suivant une logique incompréhensible.

« Dans l’attente des éclaircissements de la CAI (la Commission italienne pour les adoptions internationales, Ndlr), cette situation nous rend amers et nous indigne. Nous savons que le 8 mars, les dossiers de plus de 65 mineurs ont été débloqués. C’est un élément fondamental pour l’autorisation au départ vers l’Italie ; nous savons que le 17 mars, 47 autres ont été officiellement débloqués, auxquels s’ajoutent les 8 autres dossiers qui avaient reçu cet avis le 19 février et les six du 1er mars dernier, selon les données publiées par la CAI. Mais jusqu’à présent des parents, conscients que leur enfant peut partir à tout instant car ils ont les documents en règle et la bienveillance du gouvernement de la République démocratique du Congo, continuent de se ronger en impatience », relève le sénateur.

Dans sa note aux autorités de Rome, di Biagio indique: « Nous demandons avec force l’intervention du gouvernement, partant du fait que depuis des mois on ne perd aucune occasion pour réaffirmer l’incontournable droit des mineurs à avoir une famille. Espérons qu’un tel concept ne soit pas seulement valable pour une catégorie déterminée de personnes ». La « pique » du sénateur est ici adressée au gouvernement de gauche à Rome qui, le mois dernier, a déployé une énergie peu commune pour soutenir les « unions civiles » de personnes de même sexe tout comme leur « droit » à adopter un enfant au nom du bien-être de ce dernier. La clameur dans la société italienne divisée n’est pas encore retombée.

Lucien Mpama

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