Pierre Mabiala : « Le massif de Hinda a déjà été occupé par l’État »

Jeudi 21 Novembre 2013 - 14:01

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À la faveur de la séance des questions orales au gouvernement avec débats tenue le 20 novembre à Brazzaville, le ministre des Affaires foncières et du domaine public, Pierre Mabiala, a réaffirmé que le massif de Hinda, situé dans le département du Kouilou, avait déjà été occupé par l’État

Répondant à la préoccupation du député Mabio Mavoungou Zinga sur l’occupation anarchique de ce massif qui, selon lui, s’est faite avec la complicité des pouvoirs publics, le ministre des Affaires foncières et du Domaine public a fait savoir aux parlementaires qu’il n’en était rien.

C’est plutôt, a-t-il indiqué, avec la complicité de certains fonctionnaires véreux parce qu’avant la conférence nationale, le massif de Hinda était occupé par l’État congolais qui y avait fait planter un champ d’eucalyptus, qui existe d'ailleurs toujours.

L’État, a précisé le ministre, a sélectionné les différents investisseurs intéressés qui s’y sont succédé. Après la conférence nationale, il n’y a pas eu d’acte rétrocédant ces terres aux propriétaires privés.

En 2007, deux familles ont bénéficié de deux titres fonciers, dont le premier indiquait une superficie de 1 240 000 ha, et le deuxième plus de 500 000 ha. Après la réforme foncière de 2004, est paru, en 2009, un décret faisant acte de consolidation de ce massif en tant que propriété foncière de l’État. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir comment ces deux familles se sont retrouvées propriétaires de ce massif avec un titre foncier. Pour le ministre, c’est parce qu’il y a eu tricherie et fraude dans l’établissement des titres.

Devant une telle situation, a déclaré le ministre, l’État congolais ne peut pas autoriser la perpétuation de tels faits. Aussi, a-t-il ajouté, une série de mesures a été prise par le gouvernement, soulignant que les populations de Pointe-Noire étaient manipulées par certaines autorités qui ont des parcelles sur le site dès que les quatre ministres en charge de ce dossier se rendent sur les lieux pour trouver des solutions à ce problème.

Pour le moment, a fait savoir le ministre, le gouvernement n’a pas encore opéré d’opération de déguerpissement, qui est toujours très délicate à mener. La commission mise en place par le gouvernement, constituée des ministres de l’Intérieur, de l’Économie forestière, de la Défense nationale et des Affaires foncières, est encore en train d’étudier les modalités d’application des décisions du gouvernement. Il s’agit, entre autres, de constituer la liste de toutes les autorités ayant des parcelles sur le site pour qu’en cas de déguerpissement, l’État commence par elles, a conclu le ministre.

Plusieurs autres sujets ont été abordés par les députés dans les domaines de l’enseignement, de la santé, des communications, où chaque ministre concerné a donné des réponses. Neuf ministres sur les quatorze attendus ont assisté à la séance.

Jean-Jacques Koubemba

Légendes et crédits photo : 

Une vue des députés (© DR).