Interview. Gina Kikunda : « je suis en train de créer un orphelinat à Kinshasa »

Lundi 13 Juin 2016 - 18:22

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Présidente de l’ASBL « La charité », créée à Bruxelles depuis le 14 juin 2006, Gina Kikunda développe plusieurs projets en RDC avec des Ong locales. Le 1er juillet prochain à Noisy-le-Sec (Région parisienne), elle organise, en partenariat avec « les amis des orphelins », une soirée de l’indépendance de la RDC. Une partie des bénéfices de la vente des billets sera reversée en faveur des victimes de Beni.  

Les Dépêches de Brazzaville : Quel est le domaine d’activités de votre Asbl ?

Gina Kikunda : nous intervenons dans le domaine médical. Nous avons déjà travaillé avec l’hôpital Saint- Pierre de Bruxelles qui nous fournit du matériel médical que nous acheminons dans certains hôpitaux de Kinshasa. Nous octroyons également des fournitures scolaires pour les enfants et nous soutenons aussi financièrement des personnes dans le besoin. Ainsi, nous avons déjà eu à octroyer des fonds à des femmes afin qu’elles puissent se lancer dans le commerce et subvenir aux besoins de leurs enfants. Ce commerce consistait en l’achat des pagnes en provenance de Brazzaville qu’elles pouvaient vendre au niveau de Kinshasa. Le projet a été une réussite.  

LDB : Quelle est la particularité de la soirée de l’indépendance que vous organisez le vendredi 1er juillet prochain ?

GK : A cette occasion, 1 euro de chaque billet (vendu à 25 euros) sera versé en faveur des victimes de Beni. Nous faisons également un appel de fonds envers des personnes de bonne foi qui souhaiteraient contribuer de manière plus conséquente. Nous avons aussi lancé l’opération pièces jaunes pour le Congo afin de collecter un maximum de fonds en faveur des enfants de la RDC. L’ ASBL La charité en appelle donc à la générosité des Congolais pour améliorer le quotidien des enfants de Beni. Ils peuvent rapporter toutes les pièces jaunes lors de cette soirée.

LDB : comment comptez-vous répartir ces fonds ?

GK : nous travaillons avec des Ong installées à Beni et ces fonds vont leur être reversés. Ce sera donc à eux d’en faire bon usage et bénéficier à toutes les victimes des récentes atrocités. Nous avons également mis en place un bon mécanisme de suivi pour s’assurer de la bonne gestion de ces fonds.

LDB : quels sont les projets de votre ASBL ?

GK : nous avons beaucoup de projets. Je me rends à Kinshasa en juillet jusqu’à début septembre et je vais ramener des fournitures pour les enfants, en vue de la prochaine rentrée scolaire. En outre, je suis propriétaire d’un chantier à Mpasa et je compte y créer un orphelinat. Dans l’idéal, ce dernier devrait être opérationnel pour décembre 2016. Ce sera mon cadeau pour beaucoup d’enfants congolais.

LDB : Quels sont les problèmes auxquels vous êtes confrontés ?   

GK : en général, c’est la douane. Légalement nous avons droit à une exonération pour tout ce qui est des dons au niveau de l’ASBL. Mais, sur place, nous devons payer des taxes et on ne tient même pas compte des documents que nous présentons. La loi en la matière n’est pas appliquée. Quand nous dédouanons du matériel à nos propres frais, nous ne pouvons plus aider plus que nous ne voudrions parce qu’une bonne partie de l’argent a été utilisée pour la douane et le transport. Les services douaniers devraient être plus flexibles. Certaines personnes commettent parfois des abus avec les dons, mais ce n’est pas une raison pour mettre tout le monde dans le même panier. Quand on bloque tout le monde, cela revient à bloquer l’acheminement de ces dons vers les personnes les plus démunies que l’on veut aider, notamment les enfants. 

Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

Photo1 Gina Kikunda Photo2 l'affiche de l'événement

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