Gabon : la bataille juridique commenceLundi 12 Septembre 2016 - 11:56 La Cour constitutionnelle a jusqu’au 23 septembre pour rendre son verdict. Pour l’heure, les neufs magistrats sont en train d’instruire les recours contentieux déposés suite à la réélection contestée du président sortant. L’examen des procès-verbaux de la province du Haut-Ogooué où Ali Bongo a obtenu 95% des voix sera décisif. Le pouvoir a jusqu’à demain pour déposer son dossier qui devrait comporter les 297 procès-verbaux du Haut-Ogooué, ainsi que des éléments sur des fraudes supposées de l’opposition dans diverses localités comme Bitam ou Omboué. Ces pièces seront communiquées aux avocats de Jean Ping, qui eux possèdent 174 procès-verbaux. Chaque camp connaîtra alors les armes de l’autre. Un juge rapporteur entendra les deux parties, avant une audience très attendue, publique, où le magistrat présentera un rapport décisif pour l’avenir de la procédure. Le verdict devrait ensuite tomber au plus tard le 23 septembre. Les quinze jours de procédure ne font que commencer. Des rebondissements ne sont pas à exclure vu la rivalité entre les deux parties. Chaque camp accuse l’autre de fraude, de falsification de résultats. La confrontation des procès-verbaux sera cruciale, sachant que l’opposition n’a aucune confiance en la Cour. Elle demande donc la participation d’observateurs étrangers. Ce sera aux juges d’en décider. Tout repose donc sur la tête de Marie Madeleine Mborantsuo, présidente de la Cour constitutionnelle. La procédure contradictoire engagée par les avocats d’Ali Bongo, dit un observateur, peut « raviver les tensions ». Un ensemble de plaintes qui va de présupposées fraudes à un geste déplacé d’un représentant de Jean Ping. « Le recours à la Cour constitutionnelle est un développement important pour surmonter la crise. Le processus constitutionnel doit être crédible, et doit être reconnu par tous comme crédible, afin d'être efficace », a déclaré le secrétaire adjoint des Nations unies chargé des affaires politiques, Jeffrey Feltman. Et de conclure : « La paix et la stabilité doivent être assurées à la maison d'abord, et je crois que les Gabonais peuvent le faire. Nous sommes ici pour aider le Gabon à relever ce défi ». Josiane Mambou Loukoula Notification:Non |